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OlivierAuber > JeanMichelCornu et YannLeGuennec

j'ai corrigé l'encadré concernant la perspective, cf. le .doc.

Pour juger sur le fond, c'est difficile puisqu'il me manque des pièces
du puzzle, mais il me semble que puisque tu évoques la question de la
résolution des conflits, il serait peut-être bien d'introduire l'image
des organes constituant un même corps vivant, humain par exemple.
Selon Prochiantz (CF. Architecture du Vivant), chaque organe est à la
fois le creuset et le résultat de champs morphogénétiques internes et
externes. Chacune des cellules qui le compose "sait" exactement où
elle est en subissant une rétroaction qui lui est parfaitement
spécifique de la part de l'organisme global. Dans ce cadre, les
concurrences de champ morphogénétiques à la frontière entre organes
(membranes) peuvent être vus comme des "conflits" qui quand on les
observe à cette échelle sont parfaitement salutaires puisqu'il
permettent à l'ensemble de garder sa consistance...

Dans la société humaine, les conflits était autrefois localisés le
long de frontière "naturelles" et bien souvent linguistiques. Dans la
société de l'information qui fonctionne de plus en plus selon les
perspectives temporelle et numérique, ces conflits se traduisent par
des ruptures de régimes temporels (centres) et normatifs (codes). Les
frontières le long desquelles ils se jouent n'ont plus rien de
géographique (ou presque), d'où la perte générale de repères actuelle.

A mon sens, l'enjeu n'est pas tant de supprimer les conflits - on peut
considérer qu'ils participent à la vie de l'organisme global - mais
bien plutôt de leur permettre d'exister entre des organismes
recomposés autour de règles d'interaction "légitimes", c'est à dire
des règles qui permettent aux humains participant à ces phénomènes de
situer (de s'individuer) aussi bien dans les organes auxquels ils
participent (il peut y en avoir des millions pour un même individu)
que dans l'organisme global.

C'est là qu'avec Yann, nous avons introduit l'idée d'anoptisme...
http://anoptique.com/wiki/ConceptAnoptisme

Mais on n'est pas au bout de nos peines ;-)

YannLeGuennec > OlivierAuber et JeanMichelCornu:

Bonjour Olivier et Jean Michel,

olivier auber a écrit :

A mon sens, l'enjeu n'est pas tant de supprimer les conflits - on peut
considérer qu'ils participent à la vie de l'organisme global - mais
bien plutôt de leur permettre d'exister entre des organismes
recomposés autour de règles d'interaction "légitimes", c'est à dire
des règles qui permettent aux humains participant à ces phénomènes de
situer (de s'individuer) aussi bien dans les organes auxquels ils
participent (il peut y en avoir des millions pour un même individu)
que dans l'organisme global.


c'est marrant je cherchais justement ce matin des infos sur 'conflit et coopération':

"Ainsi le conflit, défini comme une relation antagonique entre plusieurs acteurs individuels ou collectifs poursuivant des buts contradictoires, ne constituerait-il pas un dysfonctionnement de l’ordre social source de désordre, mais au contraire une forme de dialogue social à part entière et même le moteur du changement social. Dans cette perspective, le conflit ne serait plus seulement destructeur mais au contraire vecteur de socialisation."
http://calenda.revues.org/nouvelle7771.html

souvenons nous aussi de la 'soft system methodology' évoquée dans le groupe IC ( pas de la Fédé! ;-) dont un aspect consiste à exprimer clairement les conflits, les 'objectiver'.
http://ic.fing.org/texts/soft-system-methodology

C'est là qu'avec Yann, nous avons introduit l'idée d'anoptisme...
http://anoptique.com/wiki/ConceptAnoptisme

Mais on n'est pas au bout de nos peines ;-)

ça non....

JeanMichelCornu > OlivierAuber et YannLeGuennec

Merci pour ta réponse très rapide !
Je vais intégrer cela. d'accord pour dire que les confits sont utiles. la question est de savoir comment avoir une résolution autre que le simple rapport de force. D'où les modes de pensée qui permettent une part de convergence d'intérêt (pas tout sinon on perd la richesse) afin d'arriver à une dialectique. L'idée aussi de crise (multipolaire) par rapport au conflit (bipolaire) est également une voie intéressante.
Je vais voir comment creuser le parallèle avec la bio (d'autant plus qu'il y a un chapitre sur la bio dans le livre)

[...]

Oui le conflit peut être positif ou négatif suivant le type de résolution.
- Je pense (il y a peut être des contre exemples) que la résolution par le rapport de force conduit à aller à l'encontre de l'intérêt d'un des participants
- Que la résolution par la convergence d'intérêt est positive (si on n'a pas une convergence trop forte qui fasse perdre tout intérêt d'être plusieurs...) Mais qu'elle pose un problème cognitif (d'où l'idée de la pensée cartographique pour permettre une deuxième dimension)
- Et que la résolution dialectique (trouver une troisième solution nouvelle) me semble la plus intéressante mais est la plus difficile à atteindre (elle nécessite aussi une vision qui sorte du monodimensionnel)
L'idée du corps que suggère Olivier est intéressante car elle introduit un troisième acteur (le groupe, ou le corps). Le conflit peut alors sortir du bipolarisme plus facilement...

Pour la SSM, pourrait-on dire que l'on "cartographie" les conflits pour ensuite permettre de créer de la pensée sur eux (je te met le chapitre sur le conflit d'intérêt et la pensée cartographique en pièce jointe car je ne sais pas si Olivier te l'a transmis)

OlivierAuber > JeanMichelCornu et YannLeGuennec

pour info

CONFERENCE : Horst Bredekamp, "Darwin, the coral and the concept of a
non-hierarchical evolution of beauty", Sciences Po, 30 mai

A l'invitation de la direction scientifique de Sciences Po, le grand
historien de l'art allemand Horst Bredekamp prononcera la conférence
"Darwin, the coral and the concept of a non-hierarchical evolution of
beauty", vendredi 30 mai de 16h à 19h en Amphithéâtre Leroy-Beaulieu,
à l'occasion de la parution de son livre Les Coraux de Darwin aux
éditions Les Presses du Réel 2008.

Sciences Po, 27 rue Saint Guillaume 75007 Paris. M :
Sèvres-Babylone/St Germain des Prés

Le darwinisme a consacré l'image de l'arbre pour représenter
l'évolution des espèces. Or cette image impose une vision hiérarchique
et téléologique absente du raisonnement initial de Darwin.
Dans une étude scrupuleuse des esquisses du père de l'évolutionnisme,
l'historien d'art Horst Bredekamp montre que Darwin a préféré à la
métaphore de l'arbre l'image du corail, de ses branches fragiles et de
son développement anarchique.

Avec les coraux, Darwin a introduit dans sa théorie de l'évolution
naturelle une pièce maîtresse issue de la tradition des cabinets de
curiosités. Il a ainsi renoué avec une vision ancienne de l'équilibre
naturel et lui a ajouté la signification politique associée au XIXe
siècle à ces êtres sous-marins : le pouvoir du nombre. La métaphore,
au-delà de ses enjeux esthétiques et politiques, n'est pas sans
intérêt pour les discussions dont « l'arbre de la vie » fait l'objet
dans la biologie évolutionniste.

La conférence sera suivie d'un débat en présence de Georges
Didi-Huberman (EHESS), Isabelle Stengers (ULB), Dominique Pestre
(EHESS), Olivier Christin (Université Lyon), Christian Joschke
(Université Lyon) et Bruno Latour (Sciences Po).


YannLeGuennec > OlivierAuber et JeanMichelCornu:

Pour la SSM, pourrait-on dire que l'on "cartographie" les conflits pour ensuite permettre de créer de la pensée sur eux

probablement, je ne suis pas un spécialiste mais:

"The primary use of SSM is in the analysis of complex situations where there are divergent views about the definition of the problem"
http://en.wikipedia.org/wiki/Soft_Systems_Methodology

Sur un problème donné, on pourrait par exemple, en s'inspirant de la SSM, cartographier des arbres d'objectifs et visualiser ainsi les divergences d'objectifs, sources de conflits. si les acteurs du conflit sont aussi les cartographes de cette représentation collective, la réflexion (quasiment au sens optique) peut s'engager pour produire des solutions.

Le conflit n'est finalement que le symptôme d'un problème, cela signifie qu'il y a une opportunité pour mettre en oeuvre toutes les méthodes et disciplines qui traitent de la résolution de problèmes pour produire de l'innovation. Le design en est une.
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