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Réflexion sur le Mécénat Global et la stratégie de la SARD
(texte en cours de rédaction)

par OlivierAuber

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Voir aussi LaGuerreHadopi

Dans cette phase de création de la SARD autour du concept du Mécénat Global, nous affrontons tous les problèmes à la fois: la question de la sédimentation de l'initiative (rappelée par Valentin), de système d'information (le groupe adhoc), de fonctionnement (le groupe répartition), de communication, c.à.d. transmettre à d'autres ce qui est à peu près acté (...), les relations avec les institutions, etc. Évidemment, tous ces problèmes sont liés. C'est un problème normal d'oeuf et de poule, dit autrement de "légitimité" du groupe dans son ensemble vis à vis de son sujet ; problème qui resurgit sur chacun dans les choix qu'il doit opérer et les tâche qu'il se propose d'accomplir.

Une question de "légitimité" qui fait dire par exemple à Didier Guillon-Cottard :

"Trafiquer un algorithme, tant est qu'il soit visualisable, pose la question de savoir s'il est corrigeable et qui à la légitimité de le corriger.
La seule entité pouvant le faire en notre pays est démocratique ; elle serait donc l'état. Rejoint proposition faite suite à analyse du premier jet de mécénat global."

Il me semble que l'on ne peut pas éviter de faire un certain effort de conceptualisation. L'assertion de Didier pourrait être un bon point de départ pour cela.

De quelle "légitimité" parle-t'il?

A mon sens, le "milieu" au sens large (cf. infra) auquel nous avoir affaire est structuré par trois "perspectives" interdépendantes mais qui peuvent être distinguées les unes des autres. J'emploie le terme de "perspective" au sens fort, à savoir celui que lui a donné la Renaissance : une perspective est une règle de construction de la représentation permettant de distinguer les entités représentées. Elle est dite "légitime" lorsque les principes (mathématiques, géométriques, ...) qu'elle met en oeuvre sont reconnus comme tels par le groupe qui l'utilise pour former sa représentation. Le fait que chacun soit capable de vérifier l'application de ces règles, voire de les discuter, est un critère majeur de "légitimité". Notons qu'une perspective est toujours relative à un "point de vue" (à le Renaissance, arbitrairement celui du peintre) et qu'elle appuie sa construction sur un "point de fuite" dans lequel se confondent tous les objets trop éloignés du "point de vue". Une "perspective" permet donc d'établir une hiérarchie de "valeurs" (continue ou discontinue) selon des règles explicites et l'arbitraire d'un point de vue. La "légitimité" est atteinte lorsque chacun peut succéder à l'autre pour vérifier que ces règles ont bien été respectées et qu'un changement de point de vue ne les affecterait en rien...

ll y aurait donc à mon sens trois "perspectives" : 1- "spatiale", 2 - "temporelle" et 3 - "numérique", suivant les termes employés sur http://perspective-numerique.net
Mon hypothèse est que chacune d'elles appelle ses propres règles d'évaluation et de représentation (ce qui est "légitime" dans une perspective peut très bien ne pas l'être dans une autre) et que ces trois perspectives vont entraîner à terme trois types d'économie, voire trois types de monnaies, rien de moins. Chacune de ces économies trouverait sa source (on pourrait dire son capital) dans une forme de "rétention" (*) des éléments qui lui sont propres : 1- le sol, la distance, la nourriture, 2 - la conversation, l'inattendu, la mémoire, les connaissances 3 - l'identité numérique, la cryptographie, la biologie de l'espèce, les quanta.

(*) Le mot "rétention" est utilisé ici au sens de Husserl, développé par Stiegler (rétention tertiaire). http://www.christian-faure.net/2006/05/10/a-propos-de-la-rtention/

Je ne vais pas ici me lancer dans une description générale des caractéristiques de ces perspectives et leur économie respective, mais seulement essayer de voir en quoi elles affectent le milieu particulier qui nous intéresse.

Mais d'abord, qu'est-ce que ce milieu?

Ce n'est pas le moindre puisqu'il s'agit de la création sous toutes ses formes et de sa contrepartie monétaire, ceci à l'aune des réseaux qui ont perturbé le paysage, et ça ne fait que commencer... D'abord, il faut observer que personne n'est exclu a priori de ce milieu, que ce soit en vertu de son origine sociale, de son âge, de sa couleur de peau, ou autre, et que chacun peut devenir créateur et/ou récipiendaire de la création, tour à tour, et le plus souvent en même temps. Ensuite, il faut remarquer que ce milieu n'admet aucune borne, pas plus spatiale que culturelle ou linguistique.

Partant de ce milieu homogène a priori, notre problème est d'examiner les modes de création de "valeurs" qui pourraient y être "légitimes".

1- Perspective spatiale

Elle n'a a priori rien a voir dans l'affaire puisque le milieu en question n'a aucun rapport avec l'espace. Pourtant les récentes tentatives des Etats vivant à circonvenir la question relèvent ce cette perspective. Qu'est-ce qu'un Etat-Nation en effet, si ce n'est un lointain avatar de la perspective centrale visant à représenter un territoire et les hommes qui le peuplent? L'économie qui les concerne relève de la gestion des sols, des infrastructures et de la consommation de base. Leur mode de rétention privilégié est l'impôt. Pendant les deux siècles passés, faute d'autres instances pour réguler tout ce qui relève des réseaux (les deux perspectives suivantes), les Etats ont assuré ce rôle. Aujourd'hui, ça n'est plus nécessaire et ils s'en aperçoivent doucement. Malheureusement, dans le domaines de création et de l'internet comme beaucoup d'autres connexes, ils y vont à reculons et dans la confusion ; en France: vrai-fausse privatisation de la Poste, institution du RSA pour les jeunes, sabordage discret du Ministère de la Culture, projet post-Hadopi de taxe sur les FAI, etc. Dans la tourmente monétaire actuelle (intrinsèquement liée selon moi à un chevauchement entre les trois perpectives), les Etats n'auraient qu'une chose à faire pour retrouver leur légitimité première : instituer le revenu de vie, peut-être dans une monnaie spécifique "de consommation".

Conséquence pour la SARD -> confier l'organisation du Mécénat Global à l'Etat comme le propose Didier Guillon-Cottard n'est pas une bonne idée. S'appuyer sur ceux qui à l'intérieur de l'Etat comprennent quelque chose pour la construire de manière indépendante est sans doute la voie.

2 - Perspective temporelle

C'est la perspective qui se joue sur les réseaux tels qu'ils sont aujourd'hui, à savoir constitués de noeuds interconnectés. Chaque noeud est le point de fuite d'une perspective de type temporelle dont la matière première est notre expression et notre mémoire (voir les longs développement à ce sujet sur http://perspective-numerique.net ). Par le jeu de la loi de puissance (the winner takes all), certains noeuds sont devenus plus gros que les autres, et le plus gros c'est Google. Le mode de rétention propre à la perspective temporelle est "l'agrégation". La valeur est créé par le vente de visibilité au sein des données globales agrégées (adsense par exemple). Dès lors que ce système est en place - il l'est aujourd'hui - tous les éléments sont réunis pour créer une nouvelle forme de monnaie qui pourrait être appelée une monnaie de "visibilité" et/ou de "reconnaissance". Des embryons de ce type de monnaie existent d'ors et déjà sur Google, Facebook et Twitter... Alors Google est-il l'opérateur idéal du Mécénat Global? Pas en l'état à mon avis. En effet, Google ne contrôle pas un élément majeur le long de la chaîne de visibilité: "l'accès au réseau" qui est le domaine réservé des FAI. L'accès est en effet un autre point important de "rétention" dans la perspective temporelle. Jusqu'à présent, la valeur créée à ce niveau a servi à financer les infrastructures (ainsi que les profits et les restructuration des opérateurs dont les Etats sont les acteurs historiques) mais aucunement le contenu.

Conséquence pour la SARD -> le concept de Mécénat Global est un moyen de redonner toute leur légitimité aux fournisseurs d'accès. La "rétention" d'une certaine somme d'argent à leur niveau permettant de nourrir une économie du don est une excellente idée. Cependant la SARD ne peut pas prétendre être l'opérateur à travers lequel la répartition des sommes sera opérée. Elle a à mon avis un rôle à prendre en tant que "simple" structure morale délivrant une sorte de label "mécénat global" qui doit être reconnaissable tout au long de la chaîne de valeur, depuis l'accès au réseau (FAI) jusqu'au bénéficiaire (l'auteur), en passant par les structures d'agrégation qui peuvent être les plus variées (Google, Paypal, ou n'importe quelle banque).

3 - Perspective numérique

Rédaction en cours...
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