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Illusion perspectiviste

Que le spatial ait disparu de l’espace cybernétique, voici qui a de quoi étonner. Cet étonnement vient de ce que nous nous représentons le spatial selon nos habitudes perspectivistes ou cartographiques. Nous nous représentons un message voyageant ( il est vrai à toute vitesse) dans l’espace sidéral pour aller rejoindre le destinataire à San Francisco (par exemple) ou encore nous regardons avec intérêt les cartes des transports communicationnels (par exemple celles auxquelles font référence le site bien documenté «cybergography»). La visualisation du cyberespace emprunte les voies d’une représentation cartographique, ce qui contribue à maintenir l' illusion d’une géo-cosmographie propre aux relations télématiques, mais en fait elles ne sortent pas de l’ordinaire de notre représentation du monde. (6)

Or tel n’est pas le bon schéma. Il est bien trop près de nos schémas habituels, anthropologiques, où le corps et son environnement d’objets proches ou lointains sont sollicités. Car il ne s’agit plus de distance à parcourir mais de liens quasi instantanés entre des codes. Cet espace, plutôt qu’un hiatus à franchir-, est un contact à enregistrer. Cela ne se mesure pas en terme d’espace, ni en terme de temps. L’ instantané du contact est un déni de la distance, l’effacement du temps au profit d’un «instant» qui en rompt le cours. Presque un choc, un temps- tact ou prédomine l’impatience de l’intrusion. L’impression d’être à même l’objet, à sa jointure, empêche l’internaute de s’apercevoir qu’il est privé de mouvement. Et, du même coup, qu’il est privé de temps. (7)

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