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Ce petit billet, paru dans Libération ( (Rubrique Rebonds le 9 mars 2007), a été rédigé en plusieurs étapes en tenant compte des commentaires et débats figurant ci-dessous. Et ce n'est pas fini. Pour ajouter vos observations, il suffit d'éditer la la page de discussion associée à cet article. Voir aussi l'écho des blogs
La ruée sur le web des candidats à l’élection présidentielle cache une question majeure sur laquelle aucun ne s’exprime: LE NET, UN BIEN COMMUN Quel projet politique pour le réseau? par Olivier Auber, chercheur et entrepreneur de l'Internet. (article rédigé sur le wiki Overcrowded (1) avec le concours de certains de ses contributeurs) wow-.jpg? Dessin de Sasha Godé-Walter (7 ans) Après Google, c’est au tour de MySpace et autres SecondLife, d’envahir l’Europe. Les services les plus rentables du Web 2.0 sont investis, sans véritable concurrence, par des groupes, le plus souvent nord-américains. Et ce n'est pas faire preuve d'antiaméricanisme que de le dire. Bien que le réseau soit réputé homogène et réparti, le phénomène est centralisé à l’extrême; toutes les données atterrissent dans des machines situées à Palo Alto ou ailleurs. Cette centralisation technique va de pair avec la concentration financière propre au capitalisme informationnel, qui considère les connaissances communes comme des sources de profit. Aujourd’hui, même Yahoo peine face à Google et ses 155 milliards de dollars de capitalisation boursière. C’est dire, si dans ce monopoly mondial, l’économie européenne de l’Internet a déjà perdu. #R#Nous serons digérés, à moins que nous décidions de changer brusquement les règles du jeu, techniques, juridiques et politiques.#R# Passer à l'Internet "acentré" . De nombreux services centralisés peuvent être aussi bien réalisés sur un mode acentré, sans l'entremise d'aucun serveur, et donc d'aucun site web. Des exemples? Maay (2), un moteur de recherche P2P développé par des chercheurs de France Telecom, effectue des recherches, certes moins massives que Google, mais plus "sociales", le tout sans aucun centre. VReng (3), conçu par des chercheurs de L'ENST, fonctionne comme SecondLife, mais sans aucun serveur. IPv6, la future norme de l'Internet, gardée sous le coude depuis des années par les opérateurs de télécommunication, pourrait réaliser à la puissance dix ce que le P2P a préfiguré, c'est-à-dire l’échange symétrique entre tous les internautes, sans dépendre de tiers. La fondation internationale pour l’alternative P2P (4) et l'initiative française IPv6PourTous (5) l'ont montré: les opérateurs n’ont qu’à appuyer sur un bouton pour rendre cela possible. De quoi envoyer les travers monopolistiques du Web 2.0 au rayon des souvenirs. Financer les auteurs de logiciels libres. Ce que les logiciels propriétaires font, les logiciels libres le font mieux encore. Selon certains candidats à l’Elysée, l’Etat s’y convertirait massivement. Mais qu'en est-il de les financer? En soutenant la recherche et les sociétés de services en logiciels libres? Sans doute. Mais il ne faut pas oublier d’autres acteurs essentiels. Les logiciels libres les plus créatifs sont souvent l'oeuvre de développeurs de tous horizons, travaillant, non pas selon les critères de compétitivité requis par les Agences pour l’Innovation, mais dans un esprit de coopération. Les usages qu’ils défrichent indiquent la voie à suivre. En France, le Parlement a quasiment déclaré hors-la-loi les auteurs de logiciels P2P. Outre-atlantique, au contraire, les industriels s’inspirent de leurs idées et aspirent les individus les plus brillants. Pour sortir de cette spirale dépressive, il faut soutenir, indépendamment des monopoles, les services et la recherche. Il faut aussi financer les auteurs libres d'une manière adéquate, par exemple comme nous l'avons proposé, sur le mode de l'autodétermination des projets et des crédits par les auteurs eux-mêmes. Développer les Biens Communs. Les biens immatériels de l'Etat seraient beaucoup mieux valorisés si on leur donnait le statut de Biens Communs (6) librement exploitables. Un calcul simple: l'IGN (Institut Géographique National) est financé à 50% par l'Etat et trouve le reste de ses ressources en vendant ses cartes. A qui? Essentiellement aux collectivités locales. Bref, l'IGN est financé à 100% par les deniers publics. Donc, non seulement ses coûts de commercialisation sont totalement improductifs, mais le fait que ses données soient propriétaires entraîne que leur valorisation, en dehors des circuits publics, est quasi impossible. Il s'en suit un déficit d'activités économiques et donc d'emplois. Ceci qui est vrai pour l’IGN, l’est aussi pour les organismes publics traitant de données statistiques, patrimoniales, urbaines, touristiques, etc. Et combien de brevets issus de le recherche publique, et même privée, attendant d'improbables projets industriels, pourraient être ainsi valorisés? Aux antipodes de cela, les auteurs du rapport Lévy-Jouyet (7) commandé par Thierry Breton, proposent que l’Etat fasse un commerce forcené de ses biens immatériels. Peine perdue, face au capitalisme informationnel, il est vain de se protéger derrière des lignes Maginot. Le service public y perdrait définitivement son âme. Il coûte plus cher de vendre que de donner. Alors donnons nos biens communs. A condition d'éviter leur prévarication ultérieure. Un réseau acentré, nourri de logiciels libres, pourrait y contribuer. Changer de perspective. L'incroyable concentration capitalistique qui se déroule sous nos yeux, siphonne l'économie mondiale et pervertit l'esprit de l'Internet. Il faut revenir aux fondamentaux. Quel projet politique peut-on formuler pour le réseau des réseaux? Vers quoi voulons-nous qu'il s’oriente? A mon sens, rien de moins que vers une invention majeure, analogue à la « perspective spatiale », qui marqua le passage du monde hiérarchisé du Moyen Age à celui, géométrisé, de la Renaissance. Il faut quitter l'ère de la « perspective temporelle » née avec le télégraphe, dont les derniers points de fuite sont les émetteurs de télévision et les sites web tels que les nous connaissons. Il s'agit d'entrer dans le temps de la « perspective numérique (8) », dont les « codes de fuite » universellement partagés, permettront aux communautés humaines de se former et d'échanger comme elles l'entendent. Si la République a encore un sens, elle doit tout faire pour que, ce qui constitue désormais le coeur invisible des échanges humains, ne soit pas une fin, mais un moyen. Ainsi, le réseau pourra contribuer à répondre aux grands enjeux planétaires, et à inventer de nouvelles manières de vivre ensemble. (1) http://overcrowded.anoptique.org/ (2) http://maay.netofpeers.net (3) http://vreng.enst.fr/ (4) http://p2pfoundation.net/ (5) http://ipv6pourtous.free.fr (6) http://paigrain.debatpublic.net/?page_id=57 (7) http://rubyurl.com/EjB (Rapport Levy-Jouyet) (8) http://perspective-numerique.net. Voir aussi:
Commentaires et discussions après parution Commentaires et discussions avant parution
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MichelBauwens (Foundation P2P, http://p2pfoundation.net, http://blogfr.p2pfoundation.net) Excellent texte. Je me permets néanmoins de faire quelques remarques supplémentaires. Je partage évidemment le souci pour la diversité et l'indépendance des plate-formes collaboratives. Encore doit-on savoir avec précisions de quoi on a peur exactement. Premièrement, il faut quand même ce rejouir, de toute façons de la tendance participative. Il est clair maintenant que la création de valeur n'est plus l'apanage, ni de l'Etat, ni des entreprises, car c'est bien le monde social qui crée la valeur dans ces nouvelles plates-formes. A mon avis, il y a un nouveau type de contrat social qui sous-tend ces plateformes. On pourrait la formuler ainsi:
Il faut bien voir aussi que dans les plateformes collaboratives, l'intention primaire reste souvent l'expression individuelle, l'intérêt individuel, le partage étant considéré comme un surplus agréable et utile. Donc, il s'agit non de communautés, mais d'individus avec des liens faibles. A côte de cela, il faut situer ce qu'est une vrai dynamique de la production entre pairs autonomes. Dans ce cas, les individidus forment des communautés pour créer explicitement du contenu, ils ont donc des liens fort. Ces communautés créent le plus souvent leur propre plateforme, utilisent des logiciels libres, s'auto-gouvernent et s'auto-régulent. Dans ce cas, c'est le commun qui est primordial, et fidèle a la logique de la libre utilisation. Les entreprises sont libres de l'utiliser, et de créer des services dérivés monétisables. En échange, ces entreprises qui vivent du commun, vont donc éventuellement créer des écologies de soutien, afin d'entretenir des relations positives avec les communautés de producteurs. C'est le modèle IBM-Linux. Il s'agit donc de dynamiques essentiellement sociales, de deux contrats sociaux différents, et pas uniquement d'un problème technique qui peut trouver une solution technique dans des réseaux acentrés. Evidemment, de tels réseaux peuvent éviter un contrôle proprietaire sur la technologie, mais non pas éviter des techniques d'agrégation de l'attention. A mon avis, la solution est dans une conscientisation des utilisateurs et dans le développement une éthique de la participation, qui donnerait comme résultat des nouvelles demandes envers les propriétaires des plateformes collaboratives. Il s'agirait de choisir plus consciemment pdes plateformes qui acceptent les interopérabilités, qui permettent aux utilisateurs d'échanger indépendamment des plateformes, et non de créer des silos isolés. La dialectique est dans ce cas que, plus la pression est grande, plus les logiciels et les services sont interopérables, plus la liberté des utilisateurs s'agrandit, et plus augmentent encore les capacités de pression. La logique est alors: ou bien suivre cette demande sociale, ou bien perdre de l'audience. A mon avis, suivant la théorie d'Alexandre Galloway, le pouvoir est donc moins dans la notion de propriété, mais dans le protocole, dans le design des plateformes, et de niveau de liberté qu'elles permettent. On peut donc très bien avoir des réseaux participatifs, sous contrôle des communautés, mais qui pour des raisons d'efficacité technique, décident d'intégrer dans leur architecture, soit des modalités décentralisées, soit centralisées et hiérarchiques. Le tout est de savoir: le design est-il favorable ou non à la diversité et à l'autonomie... AnhTuanGAI? (chercheur INRIA, développeur du système d'échange P2P Peerple, auteur de ce billet) Je n'avais pas regardé le problème de la centralisation sous l'oeil économique et je trouve par conséquent ce point de vue très intéressant. Cependant, ce n'est pas les créateurs d'entreprises ou l'état qui peuvent décider ce qu'utiliseront demain les internautes. Et je ne pense pas que les raisons liées au capitaux intéressent la plupart des internautes. Pour convaincre les internautes, je pense qu'il faut plutôt leur faire comprendre ce qu'ils y gagneraient.--AnhTuanGAI? C'est juste, mais il n'est pas mauvais que les internautes comme les acteurs de l'Etat prennent conscience que l'Internet de demain ne ressemblera pas forcément à celui d'aujourd'hui, que donc d'autres modèles de développements sont à imaginer. car si l'on ne fait que singer (en moins bien) les modèles actuels (Google...), on a perdu--OA
D'accord. Les deux points de vue sont intéressants... d'autant qu'ils fournissent des arguments complémentaires.--AnhTuanGAI? Eric Lecolinet (Chercheur en Interface Homme-Machine, ENST, impliqué dans le projet Quaero). Quelques commentaires sur Quaero (projet de moteur de recherche franco-allemand cité comme "exemple" dans une première version de l'article) : a) à ma connaissance Quaero est bien un projet franco-allemand, même s'il est coupé en 2 parties--Elc Ce n'est pas ce que j'ai lu dans la presse, ni ce qui est indiqué sur Wikipedia. Quelles sont les sources d'information officielles sur la question? --OA
Dans ce cas il faut dire qu'il y a un projet frère en Allemagne, sinon ton propos est tendancieux -- Elc As-tu un lien vers ce projet frère?--OA Theseus. Mais je doute qu'il y ait bcp d'infos disponibles, pour les mêmes raisons que Quaero (voir plus bas) -- Elc J'ai trouve ça: http://www.spiegel.de/international/0,1518,455775,00.html et ça : http://www.golem.de/0612/49568.html et puis en France, il ya aussi ça : http://www.internetactu.net/?p=6452 --OA b) Quaero est une des RARES initiatives en Europe pour essayer de financer ce genre de choses, et donc d'essayer de combler nos lacunes avec les States. Tout le monde tire a vue sur Quaero. Mais pourquoi ne pas plutôt paser au crible les projets de recherche européens (le "FP7"), dont les thématiques ("cadrées" sur un nombre restreint de thèmes dont certains sont parfois un peu étranges) sont décidées d'une facon que l'on ne peut pas exactement qualifier de "démocratique", ne portent pas suffisamment sur les thèmes dont on parle dans cet article (comparativement leur importance socio-économique) et sont censées indiquer à tous les chercheurs européens la voie à suivre pour 5 à 7 ans (comme si on pouvait graver dans le marbre, aussi longtemps l'avance, les sujets qui méritent d'être - ou de ne pas être - étudiés !). Au lieu de focaliser sur la "brindille" Quaero, il vaudrait mieux s'interresser de plus près aux véritables lieux de pouvoir, à leurs travers bureaucratiques, à l'effet des lobbies dans la prise de décision et à l'efficacité réelle de systèmes systématiquement considérés comme vertueux car reposant sur le principe d'appel d'offres, mais qui ne sont en fait jamais évalués comparativement par rapport à d'autres systèmes internationaux de financement de la recherche (il serait par exemple intéressant d'évaluer la pertinence des thématiques choisies, le temps perdu en paperasserie, et l'impact final sur l'économie en terme de production industrielle) --Elc C'est vrai que Quaero est une cible facile, format de ce billet oblige (c'est fait pour une journal de non-spécialistes). Mais rien n'empêche de continuer le canardage ici ou ailleurs sur FP7 et consorts. Il me semble que les chercheurs comme toi ont tout intérêt à prendre la parole, et la prendre vite, sous peine de continuer leur glissade vertigineuse vers le niveau de la recherche ougandaise--OA
Alors si c'est une cible facile, il faut en prendre une autre. Il n'y a aucune raison de s'attaquer a Quaero en particulier (a part que c'est un projet français et qu'on aime bien s'autoflageller!). Attaquons-nous aux vraies questions au lieu de faire dans la critique facile "qui vend" car Monsieur tout le monde va y adhérer parce qu'il ne connait rien au dessous des cartes ! Les "élites" ont, parait-il, une responsabilité vis à vis de l'opinion ;-) -- Elc Nous ne ne faisons que débattre pour le moment. Ce n'est pas encore imprimé sur du papier. Il ne s'agit pas d'autoflagelation, mais bien de flagellation (je ne suis dans ce projet et je me sens plus citoyen du monde que français). Je veux bien flageller de plus gros poissons, mais il me faudrait des billes concrètes, un cas d'école?. En as-tu au delà de ton analyse personnelle d'ordre général sur les programme européens? Sincèrement, je suis tout à croire que Quaero présente un intérêt scientifique. Si c'est le cas, il faudrait que les chercheurs qui y travaillent s'expriment, et vite, par exemple sur Wikipedia... Apparemment, la Commission Européenne bloque Quaero actuellement pour des raisons que j'ignore. Si elle va faire sur WP, elle aura toutes les raisons de continuer à le faire. --OA Le Commission a droit de regard sur *tous* les projets des états membres qui dépassent un certain financement pour éviter les "distorsions de concurrence" entre états membres. Car apparemment, ce qui intéresse le plus la Commission, ce ne sont pas les "distorsions de recherche" avec les US ou l'Asie ! C'est aussi la raison pour laquelle il n'y a pas de site Web Quaero ni la moindre info disponible: ce serait lui faire affront que d'oser annoncer un projet avant son accord ! Un peu plus de démocratie, de transparence et d'humilité ne serait pas inutile ... mais pour cela il aurait fallu voter oui au projet de Constitution !. --Elc Hum, à mon sens tout cela est autant la responsabilité de la Commission que celles des chercheurs, des "élites" comme tu dis, qui restent muettes (ici sur ce wiki comme ailleurs). Mon propos dans cet article n'est pas de faire le procès de qui que ce soit, à titre individuel ou collectif. On aura besoin de tout le monde, le jour où un déclic se produira. c) pour finir sur Quaero, son but réel est d'apporter un peu d'oxygène aux quelques entreprises et académiques qui travaillent sur la recherche d'information en France et en Allemagne et de leur permettre de réaliser des outils utilisables dans divers contextes. Il n'y a pas que Google dans la vie, et ces technologies seront bientôt incontournables dans de très nombreux domaines d'application. Donc ce n'est pas du financement de la recherche, c'est du financement social, pour maintenir la tête hors de l'eau à des Thomson et autres. Tout se passe comme si les grosses boîtes de ce genre faisaient une sorte de chantage à l'Etat. Tu me donnes des crédits de recherche, ou bien je licencie.--OA
99% des financements de l'Europe visent a financer des projets académiques + industriels. Pourquoi s'en prendre spécifiquement a Quaero ? D'autre part, les boites américaines dominent la R&D mondiale parce qu'elles sont largement arrosées par l'Etat US (en particulier via l'armée). Ne pas admettre cela, c'est le meilleur moyen d'atteindre "le niveau de la recherche ougandaise" au plus vite --Elc Hum, je doute que l'armée américaine soit pour beaucoup dans le succès de Google, YouTube et autres FlickR. Elle y est certes indirectement par son impact sur l'écosystème de l'innovation américain--OA L'énorme budget de la défense américaine sert à financer tous azimuts la R&D des entreprises et universités US. Tu serais très surpris par les thèmes qu'ils encouragent, qui n'ont souvent qu'un lien lointain avec d'éventuelles applications militaires. La raison en est très simple: cela permet d'échapper aux règles de "distorsion de concurrence" des institutions internationales. En d'autres termes, cela permet de subventionner sans limite la recherche locale sans que personne n'ait rien à y redire à l'étranger. Ainsi les gens qui militent pour une réduction des budgets de la défense en France et en Europe sont des grands naïfs. Ils ne se rendent pas compte que si les US dominent le monde sur le plan scientifique et technologique c'est en grande partie grâce à cette astuce.--Elc Sans doute, mais le propos ici est de montrer qu'il existe d'autres modèles d'innovation à expérimenter, car de toutes façons, il devient de plus en criant que l'Europe ne peut plus lutter avec les US en utilisant les mêmes armes (qu'elle ne sait pas utiliser de surcroît). Cet article n'a pas d'autre vocation que d'alerter à ce propos. Entreprise désespérée, peut-être, mais au moins, on pourra pas dire que l'on a pas essayé.OA Mais que Google et les autres se rassurent: non seulement ces sommes sont ridicules par rapport a celles dont disposent les Américains, mais de plus, comme il est de bon ton de critiquer ce type de projet en France, il n'y aura bientôt plus un rond d'argent public sur ces thématiques et les politiques se féliciteront d'avoir ainsi économisé l'argent public ! --Elc C'est pourquoi, il faut que les chercheurs prennent la parole, me semble-t'il... OA
Peut-être mais c'est un problème complexe et il faut éviter d'égarer les gens vers des faux problèmes. --Elc C'est pour cela, qu'avant de rédiger un article pour Mr tout le monde, il faut confronter nos idées. A ce propos, au delà de la pertinence des exemples, entre autres celui de Quaero qui te fait régir, tu ne prends pas parti sur le fond de cet article, à savoir le changement possible ou souhaitable de règles du jeu: centré > acentré, modèle propriétaire > modèle libre, données publiques > données libre. Tu ne dis pas non plus si dans Quaero, il y a volet similaire à Maay, ou bien s'il on reste dans une modèle centralisé à la Google, et donc sans avenir puisque directement concurrent d'un monstre déjà installé--OA Je pense qu'il est plus important de s'intéresser aux vrais centres de pouvoir, qui contrôlent des crédits non négligables, au lieu de se focaliser sur un petit projet français. J'ajoute à ce propos que l'Aii (l'agence francaise, dont dépend donc Quaero) est favorable au logiciel libre. Enfin je ne sais pas s'il y a un volet similaire a Maay (mais pourquoi pas puisque FTRD est dans Quaero ? c'est à eux de défendre leurs idées à l'intérieur du consortium) et je ne suis pas compétent pour dire si un modèle centralisé est bon ou pas (et a quel point de vue ? technologique, social ? dans les 2 cas seuls des spécialistes peuvent répondre. Et encore ! la plupart des futurologues se sont fréquemment - voire presque toujours - trompés en ce qui concerne les STICs) --Elc J'aimerais bien que les chercheurs de FT R&D s'expriment ici en effet. Mais j'ai peu d'espoir, clauses de confidentialité obligent (Je me demande d'ailleurs comment l'on peut prétendre devenir un acteur du Libre crédible avec si peu de liberté de parole, mais c'est une autre histoire... heu enfin non, ça a un rapport...). Les quelques confidences que j'ai pu recueillir montrent que certains sont bien conscients que la seule alternative au modèle centré à la Google est un modèle acentré à la Maay. En effet, si un autre moteur de recherche centré venait à proposer des petites choses en plus (interface, astuces sémantiques ou autres), Google aurait tôt fait d'en faire l'engineering inverse ; merci pour les idées et bye bye! Un modèle acentré libre, lui ne serait pas phagocytable,- cela voudrait dire que Google renoncerait à tout son business model - et pourrait impliquer une incroyable communautés de contributeurs, à l'instar de celle de Linux. Bref, j'attends encore quelques jours pour voir si d'autres s'expriment, puis je rédigerai une version 2 de l'article, qui, soit sans crainte ménagera Quaero, et surtout les chercheurs qui font ce qu'ils peuvent pour lui donner un sens.--OA PhilippeDax? (auteur de VReng, moteur de réalité virtuelle acentré, cité dans l'article) : Je te remercie pour ce clin d'oeil amical :-) Mais je ne dis pas de conneries au moins, selon toi?
Non, VReng, c'est la même idée au départ (que SecondLife), mais l'un est US, donc avec les moyens (équipes, concepteurs, ingénieurs, développeurs, marketteurs, banquiers, artistes,...) et l'autre sans moyens maintenu par 1 seule personne.En gros, VReng d'a pas de modèle economique. Sur le plan technique, l'infrastructure des différents serveurs de SecondLife semble très classique, donc robuste, mais la force attractive est celle des avatars (articulations généralisées, modèles configurables, habits a profusion,..).
CharlesMougel? (développeur de logiciels libres, mêméticien): Je tiens à te dire que je suis heureux de voir que quelqu'un partage mes impressions. D'un coté, j'observe avec une très grande attention ce qui se passe sur le net, particulièrement dans le domaine de l'accès, et l'organisation de l'information. Et de l'autre, je trouve que toute cela pourrait être organisé d'une manière plus "libre". Non seulement que cela pourrait, mais que cela serait plus efficace au final. Un grand chemin a déjà été fait, on intègre de plus en plus les internautes dans la production de contenu, dans l'utilisation d'api permettant de personnaliser un service web... Mais cela pourrait effectivement aller plus loin. C'est donc avec un intérêt et un plaisir certain, que j'ai lu l'expression sous forme textuelle, de ce sentiment que j'avais depuis un bon moment. GwendalSimon? (co-auteur de Solipsis et de Maay, rédacteur de ce billet: "De nouveaux systèmes pair-à-pair libres") pas mal de remarques. Je commence maintenant et je finirai plus tard : 1- pourquoi Libé ? Je trouve que la publication dans Libé a un intérêt limité dans le sens que les lecteurs du journal n'apprendront pas grand chose de ce texte, puisqu'il rejoint une grande partie de leurs préoccupations quotidiennes. A mon avis, il serait beaucoup plus intéressant de viser un public "inconnu" du genre une tribune dans le Figaro (s'il existe une page Rebonds mais je crois que oui) ou une tribune dans le Monde (plus d'impact). Oui pourquoi, pas. Je disais Libé parce que j'ai l'impression que ça serait assez facile à passer dans ce cadre, et que les lecteurs y seraient naturellement attentifs. Je ne pense pas qu'ils n'apprendront rien, par exemple sur les possibilités du Multicast et d'IPv6, ou bien sur le concept de "perspective numérique". Bon, même s'ils n'apprennent rien, peut-être que cette petite synthèse en forme de cri d'alarme sera de nature à les faire bouger. Au moins aura t'on essayé... Enfin, si tu as des tuyaux pour passer un papier dans le Figaro ou dans le Monde, n'hésites-pas--OA
2- Je ne suis pas certain de comprendre l'objectif du texte. Est-ce qu'on pourrait résumer en une ligne le propos ? L'objectif est-il d'alerter sur l'absence d'une politique d'innovation efficace en France ou est-il de proposer une solution qui passerait par le libre, l'a-centrisme et/ou l'ouverture massive des production du service public ? Si l'objectif inclut le deuxième point (être force de proposition), il faudrait sans doute s'appuyer davantage sur des chiffres, des propositions précises et matérialisables, une comparaison avec l'existant... Oui, les objectifs sont ceux que tu cites. Malheureusement, je n'ai pas les moyens d'investir le temps qui serait nécessaire pour établir une étude plus poussée. Mais qui sait, peut-être qu'après ce papier d'amorçage, une ministère, une institution, ou un groupe industriel sera intéressé pour poursuivre la réflexion (et l'action!)... et pour la financer? ;-)--OA
Le financement de l'innovation et de la recherche est un sujet majeur. Nos hommes politiques ont des tas de projets qu'il ont partiellement dévoilés. Les choses ont beaucoup bougé au cours des dernières années, notamment la croissance du financement par projets qui est censé inciter les petites structures à lier des partenariats et à s'inscrire dans une dynamique positive avec les chercheurs académiques. Las, en France, ces "incitations" ont, pour l'instant, été bien utilisées par les gros groupes et assez peu par les petits groupes (quoique je suis assez optimiste pour les PME sur ce sujet). Encore las, les mouvements des chercheurs en colère contestent légitimement les dérives des cette politique. Dans ce texte, tu râles, mais tu ne proposes rien alors que ce sujet est un vaste objet de débat. Ta vision du problème me parait un peu naïve et rapide.--GS Comment ça, je ne propose rien!? Seulement de ne pas occulter systématiquement les recherches sur les systèmes acentrés, de financer véritablement le logiciel libre, par exemple dans le sens de cette initiative?, et de transformer les patrimoine public exploité par les Etats sur un mode propriétaire en Biens Communs libre d'exploitation. Ce n'est pas suffisant? Pour ce qui est des petites structures et de l'aide à l'innovation que les pouvoirs publics prétendent leur apporter, crois-moi, je connais la question de l'intérieur, et je rigole. Quand tu dis: "Nos hommes politiques ont des tas de projets qu'il ont partiellement dévoilés", je te trouve un poil naïf, ou alors quelles sont tes sources ;-) --OA
Je dis juste qu'un certain nombre de "promesses" autour du financement de la recherche ont déjà été dévoilées par les candidats. Aucune naïveté là-dedans. C'est sur les sites web de la plupart d'entre eux. Pour ce qui concerne tes "propositions", elles n'apparaissent pas dans le texte et je ne pense pas que tous les lecteurs de cette tribune vont aller fouiller sur ce site web pour les découvrir. Il serait peut-être bon de les afficher noir sur blanc. Par ailleurs, plusieurs "rapports ministériels" ont été consacrés à ces sujets récemment, il serait peut-être intéressant de te situer par rapport aux propositions qui ont été faites et qui ont le mérite d'être claires. On ne voit pas une telle clarté dans le présent texte. --GS A propos d'a-centrisme, tu sembles oublier que le web et plus particulièrement le web2.0 est un formidable progrès vers l'a-centrisme. Il y a quinze ans, les deux formes de communication étaient la télévision (one-to-all) et le téléphone (one-to-one). Les multiples formes de communication actuelles ont déjà largement décentralisé le monde numérique et ont permis la mise en lumière du phénomène de "long tail" qui perturbe encore l'immense majorité de la population. Aujourd'hui, les données sont quand même éparpillées sur une multitude de serveurs qui appartiennent à une multitude d'organismes différents et on est là bien loin de l'image "big brother" centralisateur. J'ai l'impression que ton appel à l'aide vient davantage d'un problème techno que d'un problème social. Sur le sujet du multicast, je crains que le problème aille bien au delà de la seule volonté politique des opérateurs.--GS C'est vrai que ça va dans un sens intéressant, mais cela ne m'apparait que comme une transition très fragile sur le plan politique et social. Il est clair que si l'on en restait là, dans un modèle centralisé, chaque micro niche de la "long tail" serait investie par le plus costaud sur le plan capitalistique, c'est à dire majoritairement par des groupes américains. Le problème social risque être criant dans une Europe désertée de ses cerveaux et de sa capacité d'action, sans parler des pays du continent africain, etc. On va pleurer dans la Bretagne profonde si celle-ci ne sait pas inventer autre chose. A propos du Multicast, si la question n'est pas la volonté politique des opérateurs, quelle est-elle selon toi?--OA
Je ne comprends pas lorsque tu dis "si on en reste là, dans un monde centralisé". Je ne comprends pas de quel monde centralisé tu parles et pourquoi les Américains (qui ont un capital très décentralisé) auraient un avantage pour investir des niches. N'importe qui peut installer Apache sur son ordi et investir une niche. Il n'y a pas spécialement de capital là-dedans et encore moins de centralisation. Si tous ces sites web fonctionnent sur un serveur central, c'est juste que c'est beaucoup plus simple et beaucoup plus efficace de centraliser, dans un premier temps, toutes les données d'un service plutôt que de construire un réseau peer-to-peer extrèmement complexe. Mais, une multitude de serveurs centraux forment plutôt un système distribué à deux niveaux qu'un système centralisé -- GS C'est d'une centralité fractale distribuée suivant la "long tail" dont je parle (tu me suis?). Chaque niche correspond à un centre. Chaque centre est avalé par le plus gros poisson en position de le faire. Les plus gros poissons, à tous les niveaux de la "long tail" ne sont pas ici en général, et il nous reste la possibilité de faire le nègre dans des sociétés de service locales. Seuls y échappent ceux qui roupillent dans les secteurs non-concurrentiels ou monopolistiques et qui ne sont d'ailleurs pas avares de conseils pour tous-ceux qui n'y sont pas: "soyez compétitifs les cocos". Il faut arrêter la fiction: j'installe Apache, je ponds trois lignes de javascript, et je serai le roi du Web2?.0, après être passé au Carrefour des Possibles et avec les 3€50 que je ramasserai à l'ANVAR après un an de procédure. Observe ce qui ce passe sur le marché mondial du web2.0: chaque initiative française ou européenne est doublée d'une autre issue des US, dix, cent ou mille fois plus grosse, et qui a immédiatement pignon sur rue ici-même. Cas typique: DailyMotion / Youtube. Point de salut, dis-je dans ce marché de dupes. Deux manières de survivre, se tailler (NetVibes), ou bien contourner complètement le modèle imposé. Est-ce de la faute de l'Etat ? Personne ne t'interdit d'aller rencontrer un business angel et de lui dire que tu as besoin d'autant d'argent que ton concurrent US. Je ne crois pas que ce soit à l'Etat de financer les innovateurs, surtout si ces innovateurs peuvent être en mesure de gagner de l'argent ultimement. L'Etat a déjà beaucoup à faire à financer la recherche fondamentale, qui est bien davantage une mission de service public. L'état n'a pas à être hyper réactif et financer des entrepreneurs convaincants en trois slides Je cois que nous ne parlons pas de la même chose. Il ne s'agit pas d'agir dans cette logique justement. Je ne parles pas de châteaux en Espagne ;-)...--OA Dans le récent rapport sur l' économie de l'immatériel", il y a un passage conséquent qui est consacré à ce sujet (à partir de la page 78). En règle générale, d'ailleurs, cette tribune semble un écho à ce document. J'en reviens du coup à ma question : comment te situes-tu par rapport à ces propositions ?Bah, j'en ai parlé rapidement dans le texte, dans la limite des 6500 signes pour Libé, c'est pas facile d'en dire plus.--OA Bref, au final, je ne vois pas trop le sens de tout cela. Le texte est bien ficelé, mais il me parait plus proche du coup de gueule que de la tribune ayant un impact. J'ai l'impression que ton propos est plutôt "difficile de concevoir un business model quand on ne centralise pas les infos, quand on ne cherche pas à attirer artificiellement des utilisateurs chez soi ou quand on n'utilise pas un mécanisme artificiel de transformation d'un bien non-rival en un bien rival. Or, dans la vie, il faut avoir de l'argent pour vivre décemment. Alors, vous nous donnez de l'argent sans qu'il soit nécessaire de montrer patte blanche (politiques genre revenu universel) ou vous nous donnez de l'argent après qu'on vous ait montré patte blanche (politiques genre financement de la recherche par projet avec suppression des paragraphes sur l'impact économique) ou, plus ambitieux, vous nous permettez de vivre décemment sans parler d'argent...". --GS Les coups de gueule peuvent être salutaires. Je ne parle pas du revenu universel car d'autres en parlent très bien. Merci pour tes remarques ;-)--OA
Pour apporter un peu d'eau à ton moulin : --Gwendal http://blog.p2pfoundation.net/2007/02/08/why-is-there-no-google-earth-in-europe/ Cf. le commentaire de MichelBauwens, l'un des instiguateurs de la p2pFoundation ci-dessus--OA
PhilippeAigrain? (Chef d'entreprise cf. http://www.sopinspace.com et activiste des biens commmuns cf. paigrain.debatpublic.net) Idée générale : dans son état actuel (7 février 2007), le texte traite une question très importante, mais adopte une hypothèse générale selon laquelle il serait possible de supprimer toute forme de ressource essentielle centralisée génératrice d'effets de réseaux. Du coup, les "remèdes" proposés aux dangers justement décrits ne sont pas situés dans un cadre suffisamment convaincant. Par ailleurs, la présentation de l'état des choses est "catastrophisée" ce qui ne permet pas de percevoir les réels atouts dont dispose une réponse européenne. Ok, je vais un peu moins "catastrophiser" mais un peu quand-même car notre situation n'est pas brillante, cf version 7
Le verrouillage par copyright et brevets est une stratégie courante du capitalisme informationnel, mais ce n'est pas celle adoptée par Google (même si à travers YouTube? il y vient). Il faut s'affronter de face à la possibilité de construction de monopoles informationnels sur la base des seuls effets de réseaux, et accepter que les remèdes correspondants devront reposer sur une mobilisation sociale et des supports étatiques significatifs. La tragédie De Quaero, c'est justement qu'en faisant le choix systématique de l'inclusion des DRM dans les technologies de recherche, ils ont situé le projet comme celui de l'établissement d'un contre-monopole qui s'il avait la moindre chance de succès serait pire que celui de Google et complètement à côté de la plaque de la logique des usages. Influence typique de Thomson (Havas est passé direct de chez eux à la DG de l'Agence d'Innovation Industrielle) et de Fraunhofer. Mais un Quaero qui ferait le choix de servir l'accès avec de nouvelles générations de techniques serait un projet tout à fait légitime. Sources des affirmations concernant l'approche DRM dans Quaero : je n'ai pas d'informations privilégiées, je suis juste les travaux scientifiques dans le domaine de la recherche d'information multimédias qui est mon champ de recherche d'origine. Voir par exemple : http://www.irisa.fr/activites/new/007/mpaCf infra, discussion avec EricLecolinet?
Sur les moteurs de recherche distribués ou P2P : il y a de réelles difficultés techniques qui induisent une interrogation sur la possibilité qu'ils constituent dans l'échelle de temps pertinente une alternative. Je suis très favorable au soutien à la recherche dans ce domaine comme dans celui de l'hébergment distribué des développements libres (pour réduire la dépendance aux hébergements centralisés type SourceForge?). Mais de mentionner cette possibilité ne dispense pas d'envisager le besoin de travaux sur une alternative centralisée avec un modèle de financement moins "captateur" que celui de Google (non publicitaire, type mutualisation sociale organisée par l'Etat).Bonne continuation. Amitiés, Philippe.
Pour ce qui des difficultés techniques des alternatives acentrées, je ne suis pas d'accord. J'ai eu la chance de travailler sur ces questions à L'ENST avec EricLecolinet? et PhillippeDax? dans le milieu des années 90, ce qui à conduit entre autres au Générateur Poïétique. Je peux t'assurer que les systèmes Multicast fonctionnent comme des avions, et que si tous les chercheurs de cette époque, pas seulement en France, aux US aussi, ont du se reconvertir dans des trucs sans intérêt, c'est bien parce que tous les opérateurs n'ont pas vu leur intérêt dans ces systèmes qui échappent à leur contrôle...-OA JeanChristopheCapelli? (Banquier en recherche, si si ça existe, cf. BarCampBank & Le Tontine des blogueurs) Un bon texte. A mon sens, la question finale (de la version 3) est inutilement trolleuse. Les questions soulevées par le texte dépassent le contexte électoral franco-français. Merci JC pour t'être penché sur ce texte. Trolleur, oui et non. Je comprends ce que que tu veux dire, mais pourquoi se refuser un moyen d'action? J'ai l'habitude d'écrire des textes moins trolleurs, par exemple celui-ci ou encore celui-là. Mais en l'occurrence, est-ce que les élections présidentielles sont à ranger définitivement au rayon des simulacres? Auquel cas, il faudrait que j'introduise un petit paragraphe là-dessus;-)--OA
Véronique Godé, journaliste indépendante www.arte.tv/cultures-électroniques et ménagère de moins de 50 ans. - 1893; mot angl., de to troll « rouler » 1. Dispositif composé d'une perche fixée au véhicule et d'un organe mobile de contact, servant à transmettre le courant d'un câble conducteur S’il s’agit bien de cette racine-là, OK, j’avais même envie de répondre hier à la personne qui se demandait quel était l’objectif d’un tel cri d’alarme, qu’il était précisément résumé dans la dernière question. Quelle politique en matière de recherche et d’innovation voulons-nous ? Ne serait-il pas plus efficace de veiller à aider les petites structures innovantes plutôt que de continuer à subventionner les mastodontes ? Un éléphant Orange habillé chez Lagardère peut-il accoucher d’autre chose que d’une souris ? (et encore, quand je dis souris !) Le secret de la créativité d’après un dinosaure de Xerox s’exprimant chez Sony Research Lab, lors d’un séminaire à la recherche du temps perdu) aurait été d’avoir placé le distributeur de bière (beer cooler) à équidistance entre ingénieurs et designer avec une chaise et une table pour s’asseoir...mais revenons au XXI siècle...la formation, les grandes écoles, la recherche, les banquiers et le capital-risque, la France et le syndrome Airbus : n’ayant pas de réponse ce matin à ces trop nombreuses questions, j’aurais souhaité (naïve) que nos prétendants se les posent. Voici en attendant, un texte du Spiegel qui peut déjà nous éclairer, et c’est promis j’envoie ce lien à un confrère MC chef de rubrique Nouvelles technologies au Figaro ; ma rédaction, www.arte.tv/cultures-électroniques étant une sous rubrique d’Art et Musique au sein d’ARTE, j’aurais trop de mal à le placer ! SPIEGEL ONLINE - December 22, 2006, 02:17 PM : QUAERO? QU'EST-CE QUE C'EST?
Luc Legay? Explorateur du chaos http://ru3.com Olivier, ton sujet est très bon sur le fond. Mes seules réserves concernent la structure et la cible de l'article. Comme le relève Gwendal, l'objectif de l'article n'est pas suffisamment explicite. Il faut, dès la première phrase que l'on comprenne où tu veux en venir. Or ce détour par le succès boursier de Google brouille les cartes (les Google Maps, bien-sûr :-) Sur la cible, je crains que seul notre très petit monde des utilisateurs du Web 2.0 puisse en capter la pertinence et l'intérêt. Un effort de vulgarisation est, à mon avis, indispensable. Combien de lecteurs sauront décoder notamment les mots, ou marques, suivants : Flickr, Secondlife, Solipsis, IPv6, multicast, symétrique/asymétrique... évident pour nous autres, mais sommes-nous représentatifs des lecteurs à qui est destiné ce texte ? Ces remarques, je le répète, ne remettent nullement en question la qualité intrinsèque du document, et sont tout à fait subjectives :-) -- LL Dès que je peux lire quelques mots de toi, ça me réchauffe tout de suite et je me sens moins seul, snif ;-)
AntoineMoreau? (initiateur de copyleft attitude) Oui, il est utile de pointer sur le danger de voir le net devenir un lieu lourd et oppressant (ça peut arriver, est-ce déjà en train ?...) Mais ne faut-il pas plutôt rappeler les principes premiers du net plutôt que d'en appeler à une "nouvelle perspective", à un nouvel internet décentré ? À mon sens, raisonner en terme de perspective et de projet nouveau n'est pas opérant : nous sommes dans le jet (pas le projet) et dans le croisement du temps et de l'espace (le moment de l'invention et des regroupements créatifs). Et pas seulement on-line. Il n'y a pas de projet qui vaille quand ce qui se fait, ce fait par la grâce de ce qui arrive. Le net, le numérique nous sont arrivés sans qu'on y ait pensé. Une nouvelle perspective (même numérique) m'apparaît par trop moderniste et je pense que le logiciel libre et l'internet ne sont pas modernes: - Ils procèdent d'un archaïsme qu'il nous faut valoriser et reconnaître. Très proche de l'oralité et de la négation du texte écrit par la volatilité des traces de communication. La page n'est pas blanche, elle est transparente et l'écriture s'efface. L'autorité ne fait pas autorité et le moyen de l'écriture par un texte ne vaut plus ce qu'il pouvait valoir (on peut le regretter). Ce qui vaut c'est l'action sourde aux bruits. Mieux même : une sorte de non-agir observant des choses élémentaires, primaires même. - Ils procèdent d'une mythologie qui en appelle aux fictions et aux rêves et leur économie excèdent l'économie restreinte de type capitalistique. Cette économie en est, non pas l'extinction, mais le retournement. Faut-il en appeler à l'État pour aider le logiciel libre ou faut-il poursuivre sur la lancée de l'internet tel qu'il a pu voir le jour et inviter à sa réelle observation ? Est-il naïf de penser que ceux qui n'observeront pas les principes du net vont s'écraser au sol comme a pu le faire la "bulle internet de la nouvelle économie" il y a quelques années ? Sans doute. N'est-il pas possible de croire que l'observation multipliée des principes qui fondent le libre va générer des sursauts solides et durables ? Par ailleurs, si l'internet et son matériau devient un fétiche (qui veut dire "fait main") convoité autant par les pouvoirs que les contre-pouvoirs, ça en est fini de ce qui ce sera appelé "internet". Ce sera autre chose et il faudra aller exercer nos mythologies autre part. Bien sûr, ce sont les principes fondateurs qu'ils faut rappeler pour ne pas voir la richesse commune gracieusement produite par les braves internautes devenir la propriété exclusive de quelques gros entrepreneurs. Et ton texte peux aider à faire comprendre ce problème, si amha, tu ne présentes pas l'internet de l'avenir comme une nouveauté mais comme ce qui existe déjà et qui doit être observé avec soin. L'internet, c'est du passé qui a (peut-être) de l'avenir.-- antoine Merci Antoine. Oui, tu as raison de rappeler que tout cela n'est pas nouveau. On peut faire remonter la perspective temporelle à deux siècles environ (l'invention des premiers télégraphes) et la perspective numérique à l'invention de l'internet lui-même, disons il y a trente ans. Plus précisément, le Multicast auquel je fais allusion, qui permet une communication tous-tous acentrée, a été inventé en 1989 par Steve Deering et Van Jackobson. Les premières expérience à l'échelle mondiale auxquelles j'ai eu la chance de contribuer datent du millieu des années 90. Effectivement, l'esprit de l'Internet est bien celui-là. Ce qui m'énerve dans le web 2.0 (qui lui se veut moderne), c'est bien la régression qu'il propose derrière tous les petits mickey qui gigottent sur les écrans. Donc, contrairement à ce que tu as pu comprendre, je n'en appelle à rien de nouveau, plutôt à un retour aux sources... Je vais tâcher d'esquisser en deux mots ces idées. --OlivierAuber
AntoinePitrou? (http://libroscope.org) Bon premier paragraphe (à part "copyright et brevets" qui me semble de trop dans la discussion sur la captation des données) --AP Oui, c'est un peu vite dit. Mais comment faire en si peu de mot, je butte là-dessus. Ne rien dire vraiment?--OA
Disons que Philippe Aigrain a raison : les effets de réseau captés par Google & co. l'emportent sur l'aspect propriété intellectuelle. On voitmême que parfois ce sont les réfractaires à Google qui essaient d'utiliser cette PI (cf. procès de la presse belge contre Google News).--AP Très juste --OA
La partie technique est un peu faillible. Je doute que Maay offre les mêmes performances que Google (ou alors sur un nombre de documents divisé par un million). --AP C'est vrai, disons que Maay permettrait une recherche plus qualitative et "sociale" que quantitative. Il faut que j'arrive à nuancer. --OA
L'enthousiasme à propos d'IPv6 me semble infondé ("...permettrait de faire à la puissance 10, 100 ou 1000 ce que le peer-to-peer a préfiguré" ). Ce n'est pas une baguette magique qui résoud les problèmes algorithmiques.--AP D'après ma petite expérience avec le Multicast, ça simplifie quand même vachement les choses sur l'algo. Et puis il y a pas mal de barrières d'usage qui peuvent tomber par rapport à celle que présente le p2p. De là a parler de puissance 1000, c'est peut-être un poil optimiste, mais bon 1000 ça veut "beaucoup". Qui peut chiffrer?.--OA
J'ai discuté récemment avec un "expert IPv6" et j'aurais tendance maintenant à me ranger dans la catégorie des adversaires de IPv6 ! :-) Donner des adresses fixes et la possibilité de créer des groupes multicast à des ordinateurs sous Windows administrés par Madame Michu herself semble une perspective tellement effrayante d'un point de vue sécurité, que les acharnés de IPv6 et du multicast proposent maintenant aux opérateurs d'installer des pare-feux dans le réseau. Evidemment, là, les opérateurs se remettent à espérer : et si leur "valeur" pouvait être de garantir à la famille Michu que les méchantes applications de pirates ne toucheront jamais à son ordi ? Dans ce cas-là, je crains que nous n'allions pas vraiment dans la direction espérée : j'imagine déjà "enregistrer mon application" auprès d'un directoire pour avoir l'autorisation de franchir les firewall et atteindre les internautes ! --GS Ce n'est pas ce qu'on disait au moment de l'invention du chemin de fer? "Passé 60km/h, Madame Michu sera volatilisée!" :-)))) --OA Très bon passage sur l'IGN (voir aussi http://www.volle.com/opinion/geoportail.htm ) Oui, c'est assez saignant ;-) Je n'ai finalement pas parlé ni du Géoportail ni de Quaero, car mon propos dépasse ces simples (contre) exemples.--OA
Dommage que tu n'intègres pas dans l'article une petite allusion au mirage des services ("Il nous reste la possibilité de faire le nègre dans des sociétés de service locales") (cf.http://www.libroscope.org/Faut-il-un-modele-economique-du :-))--AP Oui j'ai lu ton article. Ton analyse est très percutante, mais tu ne proposes pas beaucoup de solutions...
Je sais, je n'arrive pas à en trouver de toutes faites. --APQue penses-tu de l'idée: "Donc finançons le logiciel libre d'une manière adéquate, non pas en créant ce qui pourrait vite devenir des "administrations du libre", mais en aidant directement ses développeurs, par exemple comme nous l'avons proposé (1), sur le mode de l'auto-organisation des projets et des crédits par les porteurs de projets eux-mêmes."
Je ne sais pas. Tout dépend des modalités de réalisation. Je me méfie quand même pas mal des initiatives "indépendantes" oùapparaissent beaucoup d'institutionnels et des gens qui sont à l'aise dans les jeux de pouvoir. En fait dès qu'on parle de choses "indépendantes" dans ce milieu j'ai l'impression qu'on met la main dans un panier de crabes. Je ne sais pas si c'est dû à l'existence dans notre pays d'une tonne de militants en déshérence mais il y a une captation systématique des potentialités d'alternative, qui a tendance à tout pourrir (parce qu' inopérante et castratrice). Difficile d'imaginer un financement hors-marché qui soit aussi hors-institutions, sauf à faire appel à de rares anges du non-business comme Valentin Lacambre (et pour le coup, que quelqu'un comme Valentin ne s'intéresse pas à Overcrowded, c'est signifiant non ?). Pour moi, à l'heure actuelle le marché et les institutions se valent (malheureusement) question moralité, or le premier est infiniment plus efficace. Pour caricaturer, si demain j'ai une idée qui tue, je monterai une start-up plutôt que d'échafauder des partenariats (para-)institutionnels. --AP Je ne veux pas les exclure les institutions car il me semble difficile de reconstruire un monde ex-nihilo à côté de celui qui existe. Pourquoi Valentin n'est pas dans le coup, je crois simplement qu'il n'est pas au courant, je lui ai envoyé un mail avant hier seulement. Il faut lui laisser le temps de digérer le truc. Comme toi, dans un premier temps, il sera certainement rebuté par les institutions qui figurent sur le projet. Il faudra lui expliquer...--OA
LoicHay? (chargé de mission TIC, ARTESI) Es-tu sûr qu'une digestion a-centralisée puisse résoudre le problème de transit entre l'Europe et les Etats-Unis ? En quoi le modèle "alternatif" que tu évoques (P2P + LL+ BC) est-il susceptible d'accroître la valeur concurrentielle des services du vieux (et pauvre) continent ? Ton texte est séducteur mais je reste un peu sur ma faim ;-) Il ne s'agit pas de se situer dans une logique concurrentielle - dans celle-là nous avons déjà perdu (cf. ci-dessous)- mais dans une logique coopérative, aussi avec les US. --OA
Pour ce qui est des chances de survie des initiatives web2.0 européennes face à leur équivalent technique US, ce serait pas mal de faire un petit tableau comparatif des plus gros d'un côté et de l'autre, organisé suivant la "long tail". Qu'en dis-tu? (c'est du boulot)--OA
De l'eau au moulin, de la part de LoicHay? (merci loic) :
Autres ressources plus "qualifiées" : - Dossier FT R&D - Les réseaux de pairs, ombres et lumières - Juin 2005 > http://www.francetelecom.com/fr/groupe/rd/une/thematique/dossier_mois/ddm200506/index.html - Article de Gwendal Simon - De nouveaux systèmes pair-à-pair libres - @Brest - Mars 2007 > http://www.a-brest.net/article3169.html Anonyme Je trouve ton article tout à fait intéressant et je dirai pour aller dans ton sens qu'aujourd'hui le Ministère de la Culture ne sait plus où donner de la tête. Actuellement, la DEP, (direction des études prospectives qui dépend de la Culture) semble désarmée par le web2.0 et tente de comprendre ce qui se joue. Elle considère ce web2.0 comme un nouvel internet (une vulgate, succombant ainsi aux mirages d'internet et à l'imaginaire qu'il lui est associé) et lance des études pour évaluer ces impacts notamment sur l'industrie du cinéma. (on comprend bien pourquoi, seuls les gens du ciné peuvent leur refaire le coup symbolique de l'exception culturelle). Pré-étude en cours donc actuellement non diffusable. L'acquisition par google de youtube est envisagée sous l'angle de la diversité des contenus ainsi offert aux internautes, le web2.0 étant, parce qu'il est collaboratif, un gage de celle-ci, sans mettre l'accent sur la concentration financière pourtant essentielle, sans pointer du doigt, par exemple, les droits des artistes qui ont été passés à la trappe dans les négociations entre les majors et youtube avant son rachat. Sur ce point l'info serait à vérifier, d'autant qu'elle est anonyme. je l'ai lue dans http://blogs.znet.fr/index.php/2006/11/03/youtube-google/ Bref, après les noms, ce qui est vendu ici c'est un carnet d'adresse, du flux, rien de plus et surtout pas des contenus. Quoi qu'il en soit, je crois qu'il n'est pas erroné d'écrire qu'il s'agit ici de coups financiers qui jouent sur le très court terme et que donc par conséquent, la baudruche peut aussi se dégonfler aussi rapidement qu'elle s'est gonflée. On l'a vu en 2000. Ce qui est assez affligeant, c'est que le ministère soit aussi naïf et disserte sur la diversité, incapable de saisir les enjeux réels de ces nouvelles donnes. Il faut dire que depuis cinq ans, ce qui n'arrange guère les choses, il laisse la place et se fait l'écho des économistes ultralibéraux. Espérons que cela change dans qques mois. Ton coup de gueule a la mérite de mettre les pieds dans le plat et de suggérer qu'il y a d'autres modèles possibles : la perspective numérique par exemple. Perspective numérique qui reste inconnue du ministère de la culture. c'est quoi un ministère ? --y
EmmanuelMahe? (France Telecom R&D) En lisant les différents commentaires (il faut prendre un peu de temps pour les lire!), beaucoup commencent pas "oui… mais", "bravo… mais". Par esprit de contradiction, je commencerai par : '"mais non!" et terminerai peut-être par "oui"! Qques réflexions au fil de l'eau (et désordonnées!!), à partir d'extraits du texte premier : Quelles métaphores pour quelles visées ? "grand estomac", "englouties", "digestion" : je ne sais pas si la métaphore de la digestion est la meilleure image pour décrire un système centralisé, on pense plutôt au cerveau (mais ça fait trop penser au "cerveau disponible", et ça marque un peu trop comme un processus pensé à l'avance, ce que tu veux peut-être montrer?). Les métaphores de types anthropomorphiques sont souvent utilisées pour décrire divers systèmes sociotechniques ou macrosystèmes, et dans tous les registres : - les journalistes : la société représentée sous la forme d'un corps, avec ses pathologies ("la société est malade", "elle souffre"); - MC Luhan : le réseau comme système nerveux ; - Vertov : la caméra comme un œil ; - Lévy : l'intelligence collective ; - SF et mangas : le réseau comme être vivant ; - Auber : les acteurs marchands du web comme un estomac ;-) Mais ces métaphores ne sont pas équivalentes, elles ne sont pas toutes créatives : "l'œil-caméra" des années 1920 est pertinent car c'est une expérimentation visuelle qui lie le biologique au technique, non pas seulement métaphoriquement mais quasi expérimentalement (grâce au génial travail de montage / démontage). Ce n'est donc pas seulement une métaphore mais d'abord un "percept" (Deleuze... à ne pas confondre avec perception). Parallèlement à ce travail artistique, des théoriciens "forgent" (oups, une autre métaphore) des concepts (qui "résonnent" – encore une métaphore - aux percepts de certains artistes : Mc Luhan créé pour sa part son concept de medium en utilisant des vraies métaphores (comme celui du réseau nerveux). Ces "métaphores" sont davantage des procédés métaphoriques (selon des degrés différents) qui n'ont pas pour objectif de décrire une situation, ou un fait ou une "réalité" connue à l'avance (on est dans ce cas dans une justification : l'auteur se sert de la métaphore pour corroborer ce qu'il souhaite décrire), mais pour élaborer ou construire des concepts ou des percepts : ce sont des métaphores-outils qui servent à construire des hypothèses, et, parfois, à les réfuter. A l'inverse, Lévy-Rosnay-Atali-&Cie créent une foule de métaphores justificatives et fabulatrices : ce sont des masques idéologiques, pas de création de concept derrière ça, au mieux on peut y trouver des prophéties, c'est toujours amusant de les lire (surtout a posteriori lorsqu'on peut vérifier si elles sont fausses ou vraies : "vous voyez bien, je l'avais bien dit!". Dans le registre journalistique traditionnel (et donc largement majoritaire), les métaphores sont souvent des métaphores-justifications, nous installant confortablement dans une vision toute faite de la réalité : c'est ce que je crains avec la métaphore du grand estomac. Bien sûr, je comprends bien que ce papier devrait être publié dans un journal (7000 signes), mais faut-il pour autant se conformer au "style" journalistique? La critique est facile, je le confesse volontiers, et la polémique un peu formelle. Mais la forme est indissociablement liée au contenu (j'ose le rappeler à un technopoïeticien!!!). Cette dernière formule est elle aussi convenue mais elle a l'avantage de poser cette question : quelle finalité donnes-tu à cet article : faire passer un message ? Dans ce cas le registre de la justification est approprié. Ou alors donner des outils de réflexion (non fermée, non orientée a priori) laissant le lecteur libre de son choix, au risque de penser le contraire de toi ? J'ai tendance à me méfier des messages (de tous les messages), et je n'aime pas trop les mots d'ordre non plus (même s'ils se présentent sous le mode de l'alerte). A la première lecture (la première lecture est la meilleure puisque ce texte sera lu majoritairement une seule fois), j'ai retenu de ce texte ceci, en simplifiant ou caricaturant à l'extrême (ce dont je me souviens lorsque j'y pense sans avoir le texte sous les yeux), et en y greffant ma propre vision (et mes métaphores justificatrices, j'ai les miennes aussi!!) : La "constante webologique" ? La forme acentrée (une forme un peu amorphe), telle qu'elle est décrite et vantée aujourd'hui, existe bien (une tendance ou une puissante émergence : "l'énergie sombre" du web ?) mais elle serait contredite par des macrosystèmes centralisateurs (la "gravité" de la matière), conscients de leur projet centripète. Comme si une force de gravité générale (notamment économique : les règles et les fonctions qui "régulent" le marché) venait inexorablement concentrer les atomes éparpillés dans l'éther-net, mais, dans le même temps ces forces gravitationnelles sont contredites par une "constante webologique". Car, si je comprends ton raisonnement, ces atomes ne s'agrègent pas entre eux par leurs propre forces (cela aurait put être une forme de coagulation : une concentration horizontale en quelque sorte!), ils sont happés (je continue ma métaphore astronomique) par des trous noirs. (NB : ceci dit beaucoup de choses différencient les trous noirs des estomacs : notamment le circuit entrée-sorties ;-). C'est donc le résultat d'un plan, d'un calcul de quelques grands centralisateurs créés par le système politico-économique, notamment nord-américain ? Je trouve cette vision très stimulante (comme certains bons coups de gueules peuvent l'être) mais la stimulation s'arrête à la lecture du papier car c'est une vision fermée (je ne dis pas que ton opinion est refermée sur elle-même, mais elle est fermée aux autres, elle ne laisse pas la place à des solutions que tu ne suggères pas). , elle ne laisse pas la place à d'autres points de vues : c'est l'énoncé d'une vérité). Peut-être faudrait-il terminer en laissant ouvert au débat et aux solutions diverses, voire contradictoires : financement par des aides publiques (par ex. faire de la place au micro-entreprises dans les pôle de compétitivité) ? inventer de nouveaux types de prêt (et donc de nouveaux types de banque, à l'image des microprêts) ? Ne pas privilégier une solution mais montrer que ce nouveau problème posé par la centralité des systèmes acentrés demandent des solutions (ou plutôt des réponses) à la fois politique, sociale, économiques, individuelles, collectives, multividuelles ou dividuelles. Et les notions de coopétions ne résolvent pas forcément tout. Après tous ces commentaires, plutôt formels, je dois dire que je rejoins ton coup de gueule, parce qu'il est plus facile de commenter avec un salaire (pas énorme qd même) qui vient d'une grande entreprise. Je suis notamment assez énervé par la situation des "petits" maillons de l'innovation qui ne cessent de casser un à un. Récemment la Kitchen a fermé, j'ai discuté avec d'autres micro-entreprises très innovantes (je ne peux pas les citer) qui elles aussi sont au bord de l'asphyxie… Quels modèles économiques a-centrés ? (je pense à netznetz cité sur overcrowded). En effet, je ne suis pas trop d'accord avec une vision certes généreuse mais qui a tendance à créer les gentils acteurs du net qui luttent contre les grands méchants (Google, etc.) Je n'ai pas le temps de continuer ces commentaires un peu désordonnés, je poursuivrai plus tard… En attendant, il faut que tu le fasses publier ;-)) Ne tiens plus compte de toutes les remarques : la copublication peut être stimulante, mais elle peut aussi conduire au consensus, et ça, non !!!Vive ta perspective. Emmanuel, relativement au concepts de P.Levy, je crois qu'ils seront en partie validés ou invalidés par leur mise en oeuvre (cf par exemple http://www.ieml.org/), mais je crois aussi et surtout qu'une approche trop restrictive d'une certaine validité conceptuelle au détriment d'approches plus pragmatiques est aussi ce qui plombe pas mal les interactions entre domaines théoriques ou pratiques, les pratiques théoriques, ou théories pratiques.... --y
*ChristianVanderborght? (concepteur, producteur http://www.unitvnetwork.org)
La double hélice (Data/bande passante) et (Contenu/droits) doit être compris de tous les acteurs de la chaîne de valeur qui relie les créateurs à l'utilisateur final, dans le monde digital. Dans ce contexte les reflexes aristoteliciens de la categorisation, de la segmentation et de la spécialisation ne correspondent plus à l'immersion dans un monde complexe, transverse et mutable à chaque génération d'applications.
Des intiatives indépendantes dans tous les domaines de la sphère cognitive se sont developpées avec les languages numériques. Mais il faut encore souligner que l'économie digitale est avant tout une arme du capitalisme. L’hégémonie des Médias ayant dissous le corps social au profit d’une manipulation systématique de l’information, les individus n’ont plus le pouvoir d’agir eux-mêmes physiquement dans l’espace et le temps de l’échange. Devenus consommateurs passifs, ils ne sont que les points de convergences statistiques, isolés derrière leur écrans, d’un système d’information qui régule le champ économique. Je veux revenir sur le probleme des applicatifs "free". En developpant une philosophie du libre acces, les chercheurs font le lit des infostructures qui ainsi ne paient pas leur R&D et leur donnent un avantage concurrentiel dans la competition qui les animent pour prendre des parts de marché. Sans régulation politique, le réseau modèle la société alors que c’est la société qui devrait modeler le réseau. La technologie façonne le social par l’intermédiaire du réseau d’information, un peu comme est parvenue à le faire la production en série de l’automobile, et la radio commerciale dans les années 30. Ces moyens technologiques ont développé la communication comme paradigme socio-économique, et il est relayé aujourd’hui par celui de l’information, qui n’en est que la continuité. Le concept de réseau contient tous les autres, ceux de management, de planification, d’organisation, de rationalisation, de standardisation, et jusqu’à la notion de communauté et de besoin. Cette vision totalitaire d’un mode de liberté défini rend de plus en plus toute alternative impensable, que ce soit la coexistence d’autorités diverses, autonomes, ou encore l’équilibre de ces autorités en contrepartie à une trop grande centralisation de pouvoir. Ces autorités peuvent certes exister, mais à l’intérieur du réseau technologique, ce qui leur donne une forme politique et idéologique déterminée, acceptable, qui les réduit à des opinions, des pouvoirs d’achat, des pouvoirs d’informer, des diffuseurs de savoirs toujours utilitaires. L’image qu’on veut implanter en ce nouveau siècle, c’est bien entendu celle d’un Homme nouveau, redessiné, qui n’a plus rien à voir avec l’Histoire ou la géographie anciennes. Celle d’un consommateur averti, intelligent, autonome. Un Homme nouveau simplement parce qu’il est en réseau avec de l’information et des données, qu’il est interactif et que seules ces conditions suffisent à croire. Un Homme nouveau, non pas parce qu’il s’est réapproprié son intelligence des choses et des faits à-travers l’Histoire, par une intelligence équilibrée et active qui part du sens commun... Non : un Homme nouveau qui s’apparente par la forme à l’Homme nouveau des fascistes allemands des années 30, un homme jeune, athlétique de l’esprit et performant. L’Homme des films documentaires de Leni Riefensthal sur les Olympiques de Berlin. « Les brevets logiciels permettent aux grandes entreprises des technologies de l’information de voler la propriété intellectuelle des petits éditeurs et à s’emparer de leurs créations protégées par le droit d’auteur en les forçant à dévoiler leurs idées les plus innovantes en échange du droit de vivre », dixit Jean-Paul Smets, PDG de Nexedi. La génération “ Nitendo ” fourbit les armes de la générosité citoyenne pour affronter les nouveaux enjeux mondiaux. Cette démarche politique est apparue dans les communautés wired, contre l’ogre capitaliste sous un ciel bleu où dansent toujours les satellites. Cette bataille pour emporter la domination sur la propriété matérielle et intellectuelle n’est pas anodine, loin de là. Les entreprises néo-américaines utilisent tout l’arsenal juridique pour s’approprier les valeurs marchandes et non-marchandes et tenter de posséder l’intégralité du Réel descriptible. Et bien entendu de le vendre au moindre cout aux millions d'utilisateurs que nous sommes. L’ économie solidaire pointe le doigt sur ce que peut être une économie digitale basée sur l’idée d’un micro investissement de chaque utilisateur du <REZO> qui devient actionnaire du service qu’il utilise, l’usage communautaire de ce service accroissant la valeur de l’entreprise, il y a là un modèle à creuser pour sortir de l’ornière des services gratuits qui sont en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis au profit des seules régulations économiques appartenant aux grands conglomérats marchands. Si nous voulons préserver et poursuivre les mutations entreprises au sein de la réorganisation de nos sociétés grâce à la culture de l’information, l’idée de l’investissement financier personnel des usagers pour perpétuer l’économie de leur communauté devient essentielle tout comme la souscription de membre dans une association permet à celle-ci de poursuivre son activité. Un autre modèle peut-être extrapoler des coopératives agricoles qui ont créé de grands groupes alimentaires en syndiquant les producteurs autour d’une marque commerciale. Il est possible de créer des sociétés à capital variable où la consommation du service est convertie en partie en capital pour assurer la pérennité de l’entreprise et son développement économique. Ce qui c’est passé ces dernières années avec l’injection massive de capitaux privés dans la net-économie permettant le développement exponentiel de celle ci peut facilement être reprise pour créer de nouvelles compagnies utilisant ce système de capital variable pour soutenir des services satisfaisants les besoins des utilisateurs sous forme de souscription d’actions et de micro-investissement . L’échange économique ne se faisant plus sous la forme d’un paiement du service mais par une souscription au projet de l’entreprise. Encore faudrait -il coordonner ces initiatives à un niveau international, ce qui est loin d'être le cas, et donc revenir à une politique de syndication des initiatives indépendantes pour contrecarrer l'hégémonie économique des infostructures. Hors de cette hypothèse, puissance publique et tiers secteur deviendraient des figurants dans une dramaturgie dont les rôles principaux sont joués par les détenteurs des tuyaux et des contenus. Oui ;-) --OA
ChristianLavigne?, cybersculpteur (http://christianlavigne.free.fr)
Les esprits éclairés, et les gens bien informés, ne peuvent que saluer la pertinence de l'article d'Olivier AUBER intitulé "Quel projet politique pour le réseau?". A une remarque près, sur laquelle je reviendrai. Force est de constater qu'en France, après l'agitation créée par la loi DADVSI, mal préparée, mal écrite, et mal votée par nos hommes politiques illustrant pour l'occasion le fameux Principe de Peter (à l'exception d'une poignée d'élus de droite ou de gauche qui ont fait l'effort de comprendre techniquement et philosophiquement le sujet), force est donc de constater que le thème de la "société de l'information" a quasiment disparu des débats actuels, alors même que, précisément, nous devrions être amenés à choisir, lors de la prochaine élection présidentielle, entre différents "projets de société". Or nous sommes bien loin d'entendre des discours d'une telle hauteur de vue. La question posée par Olivier AUBER n'est finalement qu'une question subsidiaire (mais de la plus haute importance) à celle plus générale de savoir "quel projet politique pour la culture et la civilisation" on nous propose. Il suffit d'écouter, à la radio ou à la télévision, les échanges entre nos compatriotes et nos candidats pour être édifiés sur le niveau global des questions et des réponses qui intéressent "monsieur tout le monde" comme le journaliste ou le "people" moyen. Chacun y va de son problème perso ou catégoriel, sans grand soucis du "bien commun" dont parle Olivier AUBER. Bref, pour résumer, celui qui roule en vélo demande quand il aura sa moto, à de potentiels futurs présidents vus comme de simples mécaniciens en chef - qui d'ailleurs serreront plus ou moins les boulons. Et nos candidats de se prêter au jeu, avec une complaisance définitivement navrante pour ceux qui se font une autre idée du rôle d'un chef d'état. Le problème de l'Internet, de la création et de la diffusion des technologies et des contenus, a ceci de remarquable qu'il oblige à recentrer notre réflexion sur les enjeux de civilisation. Comment s'étonner alors que ceux qui nous gouvernent ou nous gouvernerons évitent soigneusement le sujet ? Mis à part les extrémistes aux idées totalitaires et simplistes, nos politiques ont-ils un vrai programme culturel à suggérer, au sens large et anthropologique du terme ? Ont-il une vision de l'avenir qui dépasse deux ou trois mandats électoraux ? Sur ce point les écologistes, qui posent eux aussi des questions fondamentales, ont su les obliger à se déterminer – ou du moins à en donner l'illusion. Il appartient sans doute à la "société civile" des internautes et des informaticiens de se manifester avec plus de virulence pour enfin se faire entendre. Le sage en sa rêverie se demande en quel siècle finiront ces rapports de force perpétuels, quand l'humanité cessera d'être une cour de récré ou chacun essaye de piquer les billes de l'autre. Le véritable progrès c'est de réfléchir à des règles communes grâce auxquelles nous aurions tous un rôle positif à jouer, enrichissant pour nous-même et pour la collectivité. Je voudrais maintenant revenir sur deux points d'histoire, dont un que que l'excellent Olivier AUBER a un peu déformé...Mais je salue encore une fois la qualité de ses propos, qui nous prouve, s'il en était besoin, l'intérêt de la libre parole sur le Net – formidable outil avec lequel nous pouvons dépasser les discours convenus des médias tradtionnels. Abordons brièvement ces deux points d'histoire. La vogue actuelle de Second Life est sans doute la manifestation la plus nette du succès médiatique, de la réussite des "attachés de presse" – volontaires ou involontaires - du système capitaliste le plus débridé. Il faudrait avoir une mémoire vraiment courte pour ne pas se souvenir que l'origine de cet univers parallèle est celui d'ActiveWorlds? (http://www.activeworlds.com/), toujours en fonction, avec des centaines de mondes virtuels, dans lequel certes il faut acheter sa place si l'on veut construire quelque chose, mais qui ne possède ni monnaie ni système de transactions financières. Est-ce donc pour cela qu'en France les gens qui se disent de Gauche ont négligé ActiveWorlds? (ouvert depuis 1996) et se sont précipités dans Second Life ? Ironique paradoxe. Mais la médiocrité n'est ni de Gauche ni de Droite, elle est également partagée, et nous sommes certains maintenant que le "virtuel" qu'on nous propose (qu'on nous impose ?) est bien le miroir navrant de la triste réalité. Quant au système acentré VReng, on se demande bien qui lui fait de la publicité: même l'ENST parait fort discrète à ce sujet. Amnésie, engouement irréfléchi, culte de la mode, manque de volonté... ce ne sont pas des atouts fameux ! Oui, je ne suis pas dupe pour ActiveWorlds?. Vreng est né à même époque, et le Generateur Poïétique dix plus tôt encore ;-)
Pourquoi l'ENST n'a jamais fait la promotion de Vreng, je ne sais. Il faudrait leur demander...--OA A la fin de son article, Olivier AUBER insiste sur la nécessité politique d'une "invention majeure, analogue à la « perspective spatiale », qui marqua le passage du monde hiérarchisé du Moyen Age à celui, géométrisé, de la Renaissance" (sic). Le terme exact est "perspective centrale", effectivement découverte (ou redécouverte) à la Renaissance, mais surtout mise en théorie dans le cadre d'une vision nouvelle de l'Homme et de la Nature. Contrairement à ce que laisse entendre Olivier AUBER, cette révolution des mentalités ne cherche absolument pas l'abolition des hiérarchies, mais tente de reconstruire le monde selon un modèle de permutations successives d'où il ressort qu'au final, comme l'a brillamment démontré, entre autres, Derrick De KERCKHOVE, l'Homme prend la place de Dieu, exactement au "point de fuite" de cette nouvelle perspective. De KERCKHOVE avait particulièrement étudié la composition des décors de théâtre (c'est-à-dire la mise en scène du monde), qui à partir de cette époque ne pouvaient être pleinement appréciés que du "point de vue" du roi ou du prince situé dans un axe bien défini. Par ailleurs, nous savons, grâce aux travaux de Rudolf WITTKOWER, que la Renaissance, "détail" méconnu du grand public, est le moment exact où les artistes revendiquent, avec succès mais non sans batailles, un statut d'intellectuel. Il y a donc là en substance une volonté de bouleversement profond des hiérarchies, accompagnant une nouvelle "imago mundi" tour à tour inquiétée et confortée par la découverte d'horizons inconnus. Je n'ai pas dit que le bouleversement des hiérachies était une cause. C'est plutôt une conséquence de l'invention du monde géométrisé de la Renaissance --OA Sans connaître Olivier AUBER, j'appelle de mon côté, depuis bien des années, à une "Nouvelle Renaissance", ayant expérimenté par des réalisation concrètes tout l'intérêt du "Nouvel Atelier" – l'atelier numérique où se retrouvent chercheurs, artistes, ingénieurs, industriels. Il appartient effectivement aux politiques d'ouvrir les yeux sur cette opportunité magnifique, et d'encourager la collaboration des talents dans une perspective commune de progrès, qui cette fois ne se construira plus sur un centre mais sur un réseau. Christian LAVIGNE, cybersculpteur. 22-24 mars 2007 *Nadi Bou Hanna (Ministère des Affaires Etrangères - DSI - http://www.diplomatie.gouv.fr) L'article est fort pertinent, mais attention à la généralisation concernant l'approche de l'Etat à l'égard du logiciel libre. Le constat effectué s'appliquait il y a encore 2 ans, l'Etat comme les entreprises utilisant le logiciel libre sans nécessairement prendre à leur charge une partie de l'effort. Mais les choses changent. Un simple exemple : le ministère des Affaires Etrangères est co-réalisateur et co-animateur d'un atelier de développement web 2.0, dénommé ACube, et disponible librement sous licence CECILL sur la forge publique Admisource. http://admisource.gouv.fr/projects/acube Outre son avance technologique notable, cet atelier est à ma connaissance le seul au monde à être entièrement réalisé et géré en langue française, et peut permettre à d'excellents analystes, architectes, développeurs de faire leur métier dans leur langue natale. ACube est un exemple parmi d'autres. De nombreux projets voient le jour, réalisés ou co-financés par les ministères ou les collectivités locales, et font l'objet d'un reversement à la communauté. Contribution directe, co-financement, mais aussi effort de communication et animation de communauté. Les ingrédients sont bien là pour assumer une véritable stratégie du logiciel libre, qui mêle innovation, productivité, efficience économique et promotion de la langue française. Tout un programme ... politique !
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