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http://www.christian-faure.net/2012/05/04/le-virtuel-techno-anthropologique/

commentaire :

« pourquoi n’y a-t-il pas une politique industrielle des technologies du virtuel en Europe et particulièrement en France ? »

A mon humble avis, c’est parce que l’interaction du virtuel est surdéterminée des formes de « perspectives » bien tangibles, que j’appelle « temporelle » et « numérique » qui admettent comme points de fuite des lieux et/ou des codes particuliers.

Admettre ces perspectives ne peut se faire sans s’interroger sur les critères de « légitimité » des constructions qu’elles déterminent. Elles peuvent être résumées de la sorte :

A : la boucle sensorimotrice mise en œuvre par le dispositif doit prendre en compte l’existence et l’action du sujet (A).

AB : le dispositif doit prendre en compte le sujet B au même titre que le sujet A, y-compris les auteurs du dispositif (c’est souvent là que le bât blesse, par exemple Zuckerberg n’est pas traité par Facebook comme n’importe quel autre utilisateur).

ABC: le dispositif institue une sorte de contrat entre les sujets A,B, C, etc., fondé implicitement sur une certaine idée du collectif et de la place de l’individu en son sein ; une sorte de mythe fondateur qui pour être légitime doit être admis par tous les sujets.

Les dispositifs mixant le réel et le virtuel sont des « pharmaca » qui peuvent devenir des « remèdes » s’ils remplissent ces critères de légitimité, ou de véritables poisons dans le cas contraire.

Donc « pourquoi n’y a-t-il pas une politique industrielle ? » Parce que les agencements technologiques proposés par les industriels, les institutions, leurs ingénieurs et leurs designers, sont le plus souvent conçus comme dissymétriques en regard du critère AB. Ils cachent pour la plupart des tentatives de prise d’otage des sujets, vus comme des « consommateurs ». En aucun cas, ils explicitent les contrats qu’ils instituent (ou alors il faut lire entre les lignes avec une loupe) et se risquent encore moins à proposer des mythes acceptables.

S’il y a une politique, c’est d’abord une politique d’obfuscation, alors qu’il faudrait au contraire montrer les perspectives anoptiques qui sur-déterminent les dispositifs industriels.
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