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Commentaires sur http://www.internetactu.net/2008/10/06/pourquoi-sommes-nous-si-impudiques/#comment-872022

C’est intéressant, Dominique, tu as publié tes conclusions avant même que ton enquête ne soit dépouillée.
http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/10/12/835-pourquoi-sommes-nous-si-impudiques

Tu me diras que cet article présente tes hypothèses, non pas des résultats.
Mais il n’y aura pas de résultats pour les raisons que j’ai déjà mentionnées. Donc tes hypothèses constituent les résultats!

Voyons quels sont-ils: (je ne reprends qu’une assertion comme je n’ai pas le temps de tout commenter)

Tu observes que dans les SNS : “l’exposition de soi […] témoigne […] d’une volonté que l’on pourrait presque dire stratégique de gérer et d’agir sur les autres”.

Ce n’est pas très étonnant puisque l’on sait, au moins depuis Goffman, Bateson, Mead, Watzlawick, Ekmann et les autres, que “l’expression de soi” par tous les biais qui nous sont donnés, est moins une expression, qu’une tentative de susciter chez l’autre, une réaction, une émotion, une action, etc. dans un certain contexte. Si processus d’individuation il y a, il provient de la rétroaction vers l’émetteur des effets que celui-ci a tenté de produire chez autrui.

Dans le jeu que tu nous proposes, il s’agit d’une part de sélectionner de manière abstraite les signaux auxquels on serait sensible, d’autre part de simuler de manière non moins abstraite les signaux que l’on émet soi-même. L’abstraction demandée est parfaitement irréalisable, ou alors elle est totalement dénuée de sens puisque chacun, s’il est raisonnable, sait qu’il est face, non pas à un individu, mais à un robot. Vouloir susciter quoi que ce soit chez un robot est un peu illusoire, non? - à moins de quitter le domaine de la raison pour celui de la schizophrénie, à savoir se projeter dans la tête de celui à qui l’on adresse des signaux, etc.

Bref, c’est un “jeu de tordus” comme le dit Florence Meichel ou bien une “oeuvre d’art” inavouée comme le suggère Design System.

Je n’ai vu qu’une seule manière sensée de répondre aux questions de Dominique: RIRE tout simplement, et cela bien entendu pour susciter une réaction chez l’autre, non pas chez le robot, mais chez Dominique lui-même et chez mes autres amis de la FING et de FaberNovel? qui se sont prêtés à l’exercice.

“Sciences sociales du web 2.0 […] développer une approche réflexive” est-il mentionné dans la dernière newsletter de la Cantine. Oui, d’accord, mais alors il faut assumer de réaliser là une sorte de “sculpture sociale”. Il faut exprimer son intention. Que cherchez-vous au juste à part monopoliser la parole? Il faut exprimer un projet. Il faut assumer d’être artiste et non plus sociologue ou technologue.

Ce n’est pas pour rien si deux artistes vous tombent dessus.
Vous nous faites concurrence sans le dire avec des moyens que nous n’avons pas.
En plus, pour le moment, on trouve votre art pas bon du tout



Cher Dominique,
puisque tu fais tiens la “tendance expressiviste”, je me permets de compléter ta bibliographie par un renvoi vers un lien avec pas mal d’articles, que tu connais déjà, approfondissant quelque peu la problématique expressiviste observée et architecturée par les SNS, les blogs, le mobile…que tu résumes en trois lignes sans citer tes sources :
http://www.culturesexpressives.fr
Ps : entre la robotisation et l’aspiration : au secours les sociogeek :)))

# 42 par Laurence Allard le 22 octobre 2008 à 12:22

[…] aurais-je à présenter des résultats dont la finalité m’échappe peut-être ? # ou # ou encore # [↩]# ou # ou encore # [↩] Dans le même genreDéploiement des […]

Trackback n° 43 titre : (étapes de la recherche)> Quel protocole de recherche pour l’identité numérique ? + les identités numériques le 22 octobre 2008 à 20:22

Est-ce que quelqu’un peut résumer les critiques d’Olivier (pas Olivier lui-même, en l’occurence) ? Parce que j’ai beau relire, je ne vois pas ce qu’il reproche, ou à quoi il veut en venir. Qu’est-ce qu’il propose comme forme d’enquête pour comprendre la tension palpable entre révélation et contrôle sur des sites comme Facebook ou MySpace? ?

Est-ce que cette enquête est critiquable ? Oui, Dominique le fait mieux que moi — et je rajouterais qu’elle pourrait, par exemple, s’adapter mieux au répondant : si je suis militant pour telle cause, je suis sans doute plus enclin à déclarer que je montrerais un exemple de photo où elle est défendue, qu’une photo de militant poussant l’inverse. Elle pourrait être moins expérimentale, et interroger les participants juste après le choix de leur photo, etc. (quoi que je doute qu’elle s’adapte à l’objet en question en faisant ça.) J’ai toujours détesté les projections sur deux dimensions. . . Bref : il y a des critiques ; quelqu’un peut-il les organiser ?

# 44 par Bertil Hatt le 24 octobre 2008 à 3:28

Bertil, c’est pas compliqué. Voici le résumé des critiques::

1 - en tant qu’excercice réfléxif, SocioGeek ne tient pas. Vous proposez de parler à un robot programmé selon votre propre point de vue qui n’a rien d’universel. Rien de plus qu’un jeu d’été à la Marie-Claire donc.

2 - en tant qu’enquête, ça ne tient pas plus. L’énchantillon n’est pas représentatif. Le filtre du robot induit une distorsion des comportements. Cela ne peut donner qu’une image de ceux qui ont participé à SocioGeek, c’est à dire une image tordue qui n’a rien à voir avec ce qui se passe réellement sur les SNS.

En gros, SocioGeek est un simple dispositif de captation de l’attention qui vous permet de faire passer votre discours, de monopoliser la parole, et de continuer à siphonner l’argent public, ANR, Région, etc (je mets l’argent d’Orange aussi dans cette catégorie…). SocioGeek ne vous donne aucune légitimité pour parler des utilisateurs des SNS, encore moins pour les représenter dans quelque instance nationale, européenne ou internationale que ce soit.

Cette enquête, comme bien d’autres initiatives masque l’enjeu réel sous-jacent aux SNS, à savoir le contrôle des “vecteurs” (cf. Ken Wark). Ce n’est pas étonnant puisque vous faites partie d’Orange…

Quant à savoir, ce vous auriez pu faire ou ce que vous pourriez faire, il faudra me payer cher pour le savoir, hé hé :-)

Mais comme je ne suis pas chien, je vous donnes une piste:
http://perspective-numerique.net/wakka.php?wiki=IriOlivierAuberOct08

# 45 par Olivier Auber le 24 octobre 2008 à 10:16

C’est pas des vastes généralités, tout ça ?

Trouve-moi une enquête qui n’ait pas d’auteur, de point de vue ou de cadre de référence, et je serai d’accord avec toi que (1.) n’est pas une tarte à la crême.

Est-ce que l’échantillon est représentatif ? Non. Un cookie pour Olivier.

Domminique n’est pas très fort en stat, mais je crois qu’il s’y attendait — et je ferais partie des gens de l’équipe qui ont monté ça, je serai un peu froissé qu’on s’imagine que ça n’était pas évident. Mais il serait représentatif de quoi, s’il devait l’être ?

# 46 par Bertil Hatt le 24 octobre 2008 à 10:54

@bertil : voir le trackback n°43 qui pointe vers un billet que j’ai rédigé s’interrogeant (de manière très idéale) sur les protocoles de recherche concernant l’identité numérique. J’avais par ailleurs synthétisé les propos de Dominique et Olivier, qui a bien voulu répondre à certaines de mes questions dans un autre de mes billets. Ses réponses complèteront peut-être les difficultés de perception de la critique et les approches envisagées au-delà de sociogeek.

# 47 par Julien le 24 octobre 2008 à 11:54

waaah.. Trop convaincant l’argumentaire.
Impressionnant…
Comme en plus tu n’es pas chien, on est rassurés..

# 48 par Mglcel le 24 octobre 2008 à 11:54

L’enquête sociogeek : une forme ludique qui a permis de prendre conscience de la nécessaire gestion des réseaux sociaux.
http://www.artank.fr/desillusion-web-20-2-lintelligence-economique-affective/

“Je pense que nous allons voir les gens se désengager de ces médias pour cause de sur-information. Je pense aussi que nous verrons beaucoup de gens les utiliser de façon incorrecte, entraînant d’autres gens à les utiliser mal. Et enfin, nous verrons ceux qui auront développé une connaissance très fine de ces outils et méthodologies tirer parti de ces flux d’information à leur avantage. »

Howard Rheingold

De nouvelles normes sociales sont en train de naître. InternertActu? Propos recueillis par Cyril Fievet 15/01/04

# 49 par Janique Laudouar le 24 octobre 2008 à 12:15

@Bertil

“C’est pas des vastes généralités, tout ça ?”

ben non. Cela a des conséquences bien réelles. Regarde autour de toi.

Trouve-moi une enquête qui n’ait pas d’auteur, de point de vue ou de cadre de référence, et je serai d’accord avec toi que (1.) n’est pas une tarte à la crême.

Effectivement, il y a toujours une auteur dans ce genre de chose. Mais dans la plupart des cas, ils n’apparaissent pas vraiment ou bien se drapent dans les habits de la science ou de la technologie. Foutaise évidemment. Les seuls auteurs qui vaillent sont les artistes car eux au moins assument leur point de vue subjectifs, ce qui donc ne ne trompe personne

“Est-ce que l’échantillon est représentatif ? Non. Un cookie pour Olivier.”

Très bon ton cookie, miam ;-)

“Dominique n’est pas très fort en stat, mais je crois qu’il s’y attendait — et je ferais partie des gens de l’équipe qui ont monté ça, je serai un peu froissé qu’on s’imagine que ça n’était pas évident. Mais il serait représentatif de quoi, s’il devait l’être ?”

Dominique est conscient de beaucoup de choses. Il sait bien que SocioGeek n’est représentatif que de SocioGeek, c’est à dire pas de grand chose. Puisqu’il semble clair maintenant que tout cela ne relève en rien de la science, j’aimerais bien, non pas en tant que sociologue, mais en tant que simple acteur comme nous tous, qu’il nous explique ses intentions - politiques? - artistiques? - commerciales? - stratégiques? autres?

# 50 par Olivier Auber le 24 octobre 2008 à 12:54

Difficile de répondre dans ce débat échevelé. Avant tout, il faut redire que Sociogeek est un dispositif expérimental, que ça marche étonnamment bien, que les participants semblent apprécier l’expérience, qu’il aurait pu en être tout à fait autrement, que l’on ne savait pas très bien tout ça avant, que l’interprétation de ces données non-standard ne va pas être facile, que l’enquête quanti n’est pas autosuffisante, que le montage de l’enquête s’est accompagné de recherches qualitatives sur la base d’interviews menées par Hélène Girard et Dilara Trupia pour leur mémoire de M2…

Olivier, tu as le droit de considérer que l’on ne peut pas faire de bonnes sciences (sociales) avec ce genre d’enquête. C’est un point de vue (conservateur, à mon sens, j’y reviens) qui se défend assez facilement, vu le déplacement qu’on a cherché à opérer par rapport aux méthodologies traditionnelles. Mais le mieux pour le savoir, c’est de juger au final, sur les résultats. Ceux-ci te donneront peut-être raison…
Plus fondamentalement, le problème de ta position c’est qu’elle renvoie une conception de la science (sociale, de surcroit) assez préhistorique. D’un côté l’art, la subjectivité, le point de vue, la liberté, la virtuosité identitaire, l’effacement dans les hybridations machinales du réseau, etc. De l’autre, la représentativité statistique, l’interdiction qu’il y ait du jeu dans les représentations de soi, un accès transparent au réel (sans déformation, sans dispositif, sans cadrage – ce que, avec Yann, tu appelles des “robots”). Bref, la vraie science. Le pire positivisme, aussi. Avec une telle épistémologie, je comprends que tu considères acquis que les résultats ne seront pas interprétables et que, par amitié, tu préfères nous considérer comme de (mauvais) artistes !
Mais excuses moi de résister à ce partage sommaire entre art et science (sociale). C’est justement ce genre de clivage désuet qui empêche les sciences sociales de l’internet d’innover, de transformer leurs méthodologies pour être plus pertinentes dans l’approche de leur objet. C’est aussi avec ce genre de frontière tranchée que l’on rend tout “post-moderne”. Dès qu’un protocole d’enquête n’a pas l’air de ressembler à une enquête épidémiologique de l’Inserm en double-aveugle avec des procédures de contrôle partout, cela deviendrait de l’”art” et autoriserait à dire à peu près n’importe quoi sur le monde social, pourvu que ça soit trans-disciplinaire, légèrement littéraire, un peu embrouillé du concept et furieusement provocateur…
Avec Sociogeek, on a fait collectivement le pari que l’on pouvait faire de la recherche scientifique en produisant un nouveau dispositif d’interrogation. Ce que l’on commence à voir des résultats est d’une remarquable cohérence et semble parfaitement analysable, quand on sait faire les bonnes opérations statistiques, que l’on sait limiter le cadre de validité des interprétations aux propriétés de la population enquêtée, que l’on accepte de déployer les analyses à l’intérieur du dispositif d’interrogation que l’on a choisi et assumé. C’est une démarche aujourd’hui reconnue et presque habituelle en sciences sociales, quand celles-ci ne s’enferment pas dans les naïvetés positivistes.
Mettre des enquêtés dans une situation artificielle en leur demandant de juger des photos ou de décomposer les arbitrages qu’ils font dans un choix de profils, c’est le dispositif habituel de la psychologie sociale. Si tu connaissais un peu mieux leurs protocoles d’enquêtes (laboratoire, bouton à pousser sur stimuli, magicien d’oz, populations d’étudiant-cobaye, etc.), tu serais vraiment effrayé pour le coup.
Remplacer un questionnaire “textuel” par un questionnaire “image” n’est pas d’une audace folle, même si cela implique de l’arbitraire dans le classement des images en échelle d’intensité. Mais je suis toujours surpris du fait que (surtout venant d’artistes visuels) l’on pense que le langage est objectif alors que l’image serait vagabonde et subjective (les deux sont des constructions arbitraires qui, de façon plus ou moins stabilisées, font notre sens commun et nos représentations collectives).
Afin de recueillir beaucoup de réponses, on a détourné (”hacké”, si tu veux) le dispositif du quizz d’été de magazine. Ca fonctionne très bien puisque 8000 personnes ont répondu sans s’ennuyer. Avec un questionnaire standard, on aurait réuni au forceps 300 répondants (pas plus “représentatifs”, mais sûrement plus “scientifiques”). Tu es aussi un des rares à avoir pris au sérieux la carte-nuage discret-exhib/casanier-aventurier que l’on a construit - en s’amusant beaucoup -, pour donner aux répondants un petit quelque chose à la fin du jeu. Aujourd’hui, les “vrais” scientifiques payent de plus en plus fréquemment leurs enquêtés avec des bons d’achat et des cadeaux de toutes sortes pour les récompenser de la torture qu’ils leur ont fait subir en cochant des cases. Ici, on les distrait en leur donnant un petit fétiche personnel qu’ils se sont empressés de coller sur leur blog et de communiquer à leurs amis – tout en sachant très bien que, comme dans tout quizz, cette représentation ne devait pas être prise très au sérieux.
Ci-joint enfin, le travail de Kristin Stecher qui a (partiellement) inspiré notre questionnement sur la deuxième partie du jeu. On peut discuter ses résultats, son approche (44 participants dans son laboratoire de psychologie sociale, 8000 dans notre enquête), mais c’est quand même un bon papier de recherche : http://www.slideshare.net/kristin.stecher/thin-slices-of-online-profile-attributes-367897

Il y aurait bien d’autres choses à dire. Je me rends compte que sociogeek suscite plein de débats épistémologiques très intéressants et que beaucoup des critiques faites à l’enquête sont très pertinentes. Mais pour l’heure, je suis plutôt à réfléchir sur le sujet même de l’enquête : la pudeur et l’impudeur dans le monde numérique.
Ps : je ne réponds pas aux critiques sur la récupération par Orange, le marketing, le capitalisme cognitif, les vecteurs, etc. Cette méfiance me semble légitime et nécessaire. La seule réponse possible est de faire ce que l’on a dit : rendre public les résultats, les données brutes et les interprétations… comme ça tout le monde récupérera tout le monde.

# 51 par dominique cardon le 24 octobre 2008 à 19:50

Quelle éthique en effet : on s’amuse ici sur le dos des participants ! c’est fou ce que c’est drôle ! qu’on se le dise ! :-(

“Tu es aussi un des rares à avoir pris au sérieux la carte-nuage discret-exhib/casanier-aventurier que l’on a construit - en s’amusant beaucoup -, pour donner aux répondants un petit quelque chose à la fin du jeu. Aujourd’hui, les “vrais” scientifiques payent de plus en plus fréquemment leurs enquêtés avec des bons d’achat et des cadeaux de toutes sortes pour les récompenser de la torture qu’ils leur ont fait subir en cochant des cases. Ici, on les distrait en leur donnant un petit fétiche personnel qu’ils se sont empressés de coller sur leur blog et de communiquer à leurs amis – tout en sachant très bien que, comme dans tout quizz, cette représentation ne devait pas être prise très au sérieux.”

# 52 par florence meichel le 24 octobre 2008 à 20:11

Le débat entre sociologues est bien instructif (au moins pour la néophyte de la sociologie que je suis, mes références datent aussi).

Un point de vue mineur (volontaire au regard de l’échantillon représentatif de moi-même) : comme un quizz d’été, j’ai répondu de façon orientée. Forcément, les images sont “parlantes”, elles induisent un biais : l’image que l’on veut bien diffuser n’est pas l’image de notre “réalité”.
Ce type de jeu n’a aucune valeur si ce n’est celle ludique. Seule une frange provocatrice (exhib, trash attitude) retiendrait les photos les plus exposantes commettant au mieux un suicide social (no futur) au pis l’expression d’une inconscience ou ignorance profonde…

De là, à utiliser les résultats pour soutenir des stratégies, des orientations politiques et/ou commerciales autant lire une boule de cristal ou les étoiles !

# 53 par sophie Januel le 24 octobre 2008 à 21:15

@Dominique D’un côté l’art, la subjectivité, le point de vue, la liberté, la virtuosité identitaire, l’effacement dans les hybridations machinales du réseau, etc. De l’autre, la représentativité statistique, l’interdiction qu’il y ait du jeu dans les représentations de soi, un accès transparent au réel (sans déformation, sans dispositif, sans cadrage – ce que, avec Yann, tu appelles des “robots”). Bref, la vraie science.
Ce n’est absolument pas ce que je dis, ni pense, ni écris.

# 54 par design systeme le 24 octobre 2008 à 21:45

“Cela se voit dans les identifiants. Identifie-t-on le client, dont on veut suivre le comportement et étudier les besoins, ou bien l’équipement dont l’entreprise se sert pour produire le service ? le marketing dit qu’il faut identifier le client ; la pratique, c’est que l’opérateur télécoms identifie la ligne téléphonique, le banquier identifie le numéro de compte, l’hôpital identifie le lit. ”
http://www.volle.com/travaux/sociologie.htm

# 55 par design systeme le 24 octobre 2008 à 22:51

@yann, oui j’ai bien vu que tu ne disais pas cela. Je répondais plus à un argument répété partout par Olivier sur la non-scientificité de l’enquête, qui laisse clairement apparaître que, ne répondant pas aux canons d’une scientificité rigoureuse (représentativité, jeu avec les représentations dans les réponses, réponses-stimuli à des “robots”), Sociogeek ne peut être que de l’art… ou du marketing viral. Mon argument est juste de dire qu’entre l’art et cette vision “scientiste” de la science, il y a plein de manières raisonnables d’essayer de produire des connaissances, des questionnements, des réflexions de nature “scientifiques” (même si, pour l’instant, on n’en sait trop rien avant de s’être penché sur les résultats, don’t act).
Par ailleurs, @yann et @olivier, on organise un débat critique sur l’enquête et sa méthodologie lors d’une séance de W2S (le matin du mercredi 19 ou 26 de novembre à La Cantine, date à confirmer). Évidement, si vous pouviez venir défendre votre point de vue (et tout ceux qui le veulent, le séminaire est ouvert) ça permettrait de poursuivre et d’enrichir cette discussion : http://masterwebscience.org/

# 56 par dominique cardon le 24 octobre 2008 à 23:49

Je viens de faire le test “Trouvez votre réseau social” , mon résultat est presque identique à celui de Sociogeek!
Dominique Cardon a raison, l’influence des quizz des magazines féminins est bien présente dans cette enquête sociomerciale!

# 57 par Valérie le 25 octobre 2008 à 1:25

Mmh. . . Euh : Dominique ? Tu as prévenu l’héberrgeur du questionnaire ? Non, parce que caché dans ce débat échevelé, il y a une info sérieusement problématique : l’enquête est sur *Au Féminin* ! (Vérifie l’URL du dernier commentaire).

Alors, oui, c’est du Marie-Claire, mais surtout, c’est du 10 000 répondantes assurées. On va avoir du mal à touver assez de geeks pour assurer la représentatitovituté artistico-sexuelle de la chose.

# 58 par Bertil Hatt le 25 octobre 2008 à 8:01

Merci pour ta réponse Dominique. Je pense que ce débat, porté à ce niveau, commence à être intéressant pour beaucoup de monde.

Tes explications sur la sociologie, l’évolution de ses méthodes, etc. me rendent très mal à l’aise. Vous autres sociologues semblez pointer votre regard sur les humains comme on le fait sur des rats de laboratoire auxquels on donne de petites récompenses ou bien des décharges électriques. Vous ne vous incluez pas dans le dispositif que vous mettez en place alors que même les physiciens le font de puis belle lurette.

Je faisais le parallèle avec l’art car lui ne fait pas abstraction du dispositif dans lequel les humains sont plongés puisqu’il le crée lui-même. Il y a toujours un auteur qui, s’il en est vraiment un, assume de bout en bout son point de vue et les conséquences de sa création. Certes l’art entre souvent dans un marché, qui lui même est un dispositif qui renâcle à dire son nom. Mais certains artistes incorporent cette dimension et tentent la sculpter comme tout le reste. Antoine Moreau est l’un de ceux-là comme en témoignent ses “vitagraphies” ( http://antoinemoreau.org/index.php?cat=vi ). Ces pratiques là, procurent de la distance, du lien, du sens, en un mot de l’éthique.

Tu écartes le sujet sur la récupération par Orange, le marketing, le capitalisme cognitif, les vecteurs, etc. en croyant t’en sortir en disant que les résultats seront rendus publics. Je crains que cela soit un peu court. Cela étant dit en toute amitié, cela va de soi.

L’espace du réseau que nous sommes en train de sculpter collectivement crée des nouvelles formes de visibilité des uns et des autres. Il n’ y a plus les civilisés d’un côté et les indigènes de l’autre comme au temps de Claude Lévy-Strauss. Lui-même, aussi respectable soit-il, s’est fait écarter de certaines tribus. Dans le nouvel espace de visibilité de l’Internet, les indigènes risquent de vous virer de à coups de pieds au cul, vous autres, sociologues ou technologues. Vous risquez d’être tout simplement pris pour des “compradores numériques”(*), à savoir des “collabos” qui par leur méthodes et leur pratiques instituent de manière artificielle une distinction entre observateurs et observés, des complices purs et simples d’un complexe politique et industriel qui, aux yeux des indigènes, peut apparaître comme faisant tout pour maintenir, voire créer ex nihilo de l’opacité et de la différence dans l’espace en question.

Je n’appelle pas à la révolte. Je préviens simplement du danger.

Bertil demandait quelle est l’alternative? Et bien par exemple celle que nous tentons de poursuivre avec Yann au sein du groupe ANOPTIQUE ( http://anoptique.com ) et que j’ai cru un moment voir de développer au sein du projet AUTOGRAPH ( http://overcrowded.anoptique.org/ProjetAutograph ) qui visait à “étudier, comprendre et développer des outils avec les acteurs de grands collectifs sur Internet”. Peine perdue pour le moment. Tu sais comme moi qu’ AUTOGRAPH a obtenu des crédits du RNRT sur les mots clés “auto-organisation”, “logiciel libre”, “co-développement” avec les participants, mais tout cela est resté lettre morte dans une large mesure. Le milieu académique semble indécrottable, totalement inféodé à la loi de la publication et à la recherche de crédits, bref des “compradores numériques”.

Comment faire pour que cela change?

(*) Cf; Jean Ziegler: l’Empire de la honte

# 59 par Olivier Auber le 26 octobre 2008 à 10:19

je lis certains commentaires sur l’enquête sociogeek et je les trouve très justes mais pour nous rassurer deux points :
1-La recherche à Oranges Labs autour de DC n’a rien à voir avec la recherche académique et ce à tous les points de vue. Donc pas d’amalgame possible.
2-Ce psycho-test est surtout un dispositif idéologique de diffusion de la bonne morale straight et qui nous refait, avec le thème de “l’impudeur”, le coup de la leçon des voyeurs aux exhibitionnistes!

# 60 par Laurence Allard le 28 octobre 2008 à 12:30

@Laurence Allard : Je précise à toutes fins utiles qu’il ne s’agit pas pour moi de faire ici le procès de Dominique Cardon ou de Christophe Aguiton qui, forcés par leur contexte d’être un peu crocodiles, s’agitent comme il le peuvent dans leur maroquinerie…

http://www.humanite.fr/2008-09-22_Politique_France-Telecom-l-exemple-a-ne-pas-suivre

Les temps sont à le recherche de boucs-émissaires. Les sciences sociales qui ont apporté de bonnes réflexions sur ce phénomène, pourraient sans doute faire beaucoup pour éviter le pire. Elles pourraient par exemple décider comme un seul homme de mettre en oeuvre leur intelligence, leurs outils et leurs budgets dans le sens d’une alternative P2P aux médias et à l’ Internet centralisés actuels…

Il me semble qu’arrive le moment où même ceux qui sont aux commandes des “vecteurs” (télécom, etc.) vont comprendre qu’ils ne ne peuvent plus continuer à scier la branche sur laquelle il sont assis en regardant les utilisateurs de haut. Chez Orange aussi!

# 61 par Olivier Auber le 28 octobre 2008 à 15:30

@Olivier Auber : “Les sciences sociales qui ont apporté de bonnes réflexions sur ce phénomène, pourraient sans doute faire beaucoup pour éviter le pire. Elles pourraient par exemple décider comme un seul homme de mettre en oeuvre leur intelligence, leurs outils et leurs budgets dans le sens d’une alternative P2P aux médias et à l’ Internet centralisés actuels…”

…C’est intéressant ça! dans l’introduction de la revue Médiamorphoses 21, “2.0 Culture Numérique, Cultures Expressives, j’avais évoqué l’idée du nécessaire développement d’un web 2.0 générique distribué face à ce capitalisme du partage et mise en marchés de l’amité : http://mobile.culturesexpressives.fr/
Chantier qui reste à faire et à suivre :)

@Olivier Auber : “Les temps sont à le recherche de boucs-émissaires. ”
…pas de chasse aux crocodiles de mon côté, j’ai d’autres chats à fouetter

J’en profite pour rappeler à toutes celles et ceux qui sont intéressés par ces problématiques autour du développement contemporain d’internet la séance d’ouverture du séminaire “Politiques et Technologies de l’amateur”, que j’anime avec Bernard Steigler le vendredi 7 novembre 2008 de 12h30 à 14h30, petite salle, Centre Georges Pompidou, niveau -1 (programme complet sur http://www.culturesexpressives.fr)

# 62 par Laurence Allard le 28 octobre 2008 à 16:12

@ Laurence “La recherche à Oranges Labs autour de DC n’a rien à voir avec la recherche académique”

Est-ce qu’il faut que je prévienne la douzaine de directeurs de thèse qui travaillent avec les doctorants dans mon labo qu’une MCF pense que ce qu’ils font n’est en rien académique ? Le mien ne travaille pas directement avec Dominique, mais comme il dirige un des labos CNRS les mieux notés et qu’il est membre de l’IUF et préside plusieurs sociétés savantes, ça risque de lui faire une surprise d’apprendre ça.

“un dispositif idéologique de diffusion de la bonne morale straight”

Qu’est-ce qui dans ce test est hétéronormatif ?

# 63 par Bertil Hatt le 28 octobre 2008 à 23:00

Il est temps pour les “regardés” de lancer une grande étude sociologique sur les “regardeurs”, leurs coutumes, leurs réseaux, leurs stratégies, etc.
L’arroseur arrosé en quelque sorte ;-)

En France, Bourdieu et Latour ont commencé le travail. Maintenant, même les américains s’y mettent, alors…

“They’ve Got Your Number”
by Rob Walker, New York Times, November 2, 2008.

http://tinyurl.com/67tkq5

# 64 par Olivier Auber le 1 novembre 2008 à 12:04

Surveiller les chercheurs ? Oh oui ! Enfin des lecteurs pour mon blog, de l’attention — et peut-être même des commentaires, voire à long terme des citations. . . S’il y a une chose pour lequels les académiques prient, c’est ça (et peut-être aussi ‘pourvu qu’il y ait un nouveau PhDComics? ce matin’).

# 65 par Bertil Hatt le 1 novembre 2008 à 12:13

Je plaisantais évidemment;-)

La vision du rédacteur du NYT me semble grossière et paranoïaque. Cela pourrait vite virer au populisme.

Bref “l’arroseur arrosé” ne fait rire que si cela reste une blague sympathique, comme c’est le cas dans le présent débat ;-)

Bertil, tu demandais où est l’alternative et j’ai essayé de répondre à ta question selon mon point de vue : http://anoptique.com

En gros, il s’agit de fournir aux gens les moyens de gérer leur visibilité réciproque et de se soustraire au regard de tous les voyeurs…

Si un jour Orange Lab et/ou la FING et/ou l’IRI décidait de lancer un programme de R&D dans ce sens, nous y contribuerions avec plaisir. Nous avons déjà quelques briques en ce sens.

# 66 par Olivier Auber le 1 novembre 2008 à 12:52

Je ne retrouve pas le commentaire où j’ai parlé d’alternative — et je ne vois pas bien à quoi celà fait référence. Je pense que tu interprètes trop mes propos pour que ce débat mène à quoi que ce soit Olivier, et maintenant, ça me fatigue un peu.

Surtout, je vois mal quelle position j’ai pu défendre où les usagers n’avaient un contrôle effectif de leur image ; depuis deux ans maintenant, je défends la position que leur donner les réglages ne suffit pas, pour deux raisons : la compréhension des options est trop lourde, et l’information est partagée, contextualisée — ça ne peut être une décision individuelle.

L’enquête de SocioGeek (avec tous ses défauts) est interactive, elle renvoit plusieurs fois l’image de soi qu’on vient de proposer à un public suggéré pour récupérer ”un nouveau sourire pincé et pensif devant un miroir de salle-de-bain” et rend une première analyse, sommaire, automatique et un peu risible dès la fin du questionnaire. En ça, elle ressemble à un séance d’essayage dans une œuvre de fiction, où les spectateurs rient à leur propre vacuité ; en ça, elle participe à la construction d’une inter-compréhension nécessaire pour que ces outils soient bien utilisés.

Je travaille depuis plusieurs mois à un outil pour rendre une discussion sur la complexité de ses options opérables, et je pense que la rustrerie confuse de certains commentaires ici n’aide pas à ce débat.

Je connais le projet Anoptique depuis qu’il a été lancé, et même si j’ai pu y être discret, je suis inscrit sur OverCrowded? : inutile de multiplier les pointeurs vers le même site, ça m’oblige à hésiter entre l’impression qu’on pense que j’ai une mémoire de poisson rouge, ou que c’est l’unique référence de certains des commentateurs ici.

# 67 par Bertil Hatt le 1 novembre 2008 à 13:15

Je réagis à cette idée : “je défends la position que leur donner les réglages ne suffit pas, pour deux raisons : la compréhension des options est trop lourde, et l’information est partagée, contextualisée — ça ne peut être une décision individuelle.”

c’est vrai que c’est complexe mais cela reste un point de vue qui ne prend pas en compte la dimension temporelle de l’apprentissage : la maturité que vous suggérez prend du temps…le temps du changement…mais rien n’est impossible…c’est en tout cas le point de vue que je défends et sur lequel je travaille et que j’accompagne !
D’accord avec vous sur la dimension non seulement individuelle mais aussi culturelle pour un changement opérationnel !

# 68 par florence meichel le 1 novembre 2008 à 13:32

@Bertil Cf. #44: “Qu’est-ce qu’il propose comme forme d’enquête pour comprendre la tension palpable entre révélation et contrôle sur des sites comme Facebook ou MySpace? ?”

C’est de cette question dont je parlais.

Et la réponse est en gros : Facebook et MySpace? n’existeront plus dans deux ans. Voyons plutôt la suite
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