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Commentaires sur http://queau.eu/2008/11/27/paradiso/#comment-5984

"[...] une nouvelle génération politique [...] qui s’intéressera aux nouveaux paradigmes, qui aura du courage pour dire la vérité nécessaire à leur sujet [...] pour se consacrer au seul intérêt général"

Très bien, mais quelle "vérité" et quel "intérêt général"?

Il me semble que les hommes politiques ignorent (ou feignent d'ignorer) la "part maudite". Ils ne veulent pas en parler alors qu'ils sont les acteurs centraux de sa création et de son évacuation souvent cataclysmique.

Je rappelle en deux mots ce qu'est cette "part maudite" selon Georges Bataille, du moins ce que j'en ai compris: si nous vivions tous au maximum de nos possibilités, si par exemple chaque femme faisait autant d'enfants que la nature le lui permet, il n'y aurait plus un brin d'herbe sur la planète depuis belle lurette. La question essentielle du "vivre ensemble" n'est pas celle de l' "économie" (du gain) comme la doxa nous l'enseigne, mais celle de la "perte", c'est-à-dire de la manière de réaliser la "dépense" absolument nécessaire de notre surplus d''énergie. Les guerres, l'esclavage et le maintien des pays du tiers-monde dans la pauvreté la plus totale sont les formes les plus horribles d'évacuation de la part maudite. Le contrôle social pyramidal en est la forme la plus domestique...

Tant que cette question n'aura pas pris dans les consciences la place centrale qui lui revient, nous serons collectivement incapables d'aller au delà de la modernité.

S'il y a une "vérité" à dire, elle serait celle-ci: la politique est l'art d'organiser la dépense. Il y a du bon art, de l'art qui fait sens et qui respecte les hommes, et du mauvais art qui les broie dans le non sens. S'il y a un "intérêt général", ce serait d'apprendre ensemble à faire du bon art.

Je relie cela à la question des réseaux. La construction d'un "internet libre", aussi libre et a centré que l'air que l'on respire, non pas concentré entre quelques mains comme aujourd'hui, ne se fera sans doute qu'au prix d'une gigantesque dépense d'énergie collective et individuelle, et c'est tant mieux, car cette forme de dépense sollicitant l'intelligence et l'engagement du plus grand nombre pourrait être une alternative à la guerre. C'est à mon avis l'enjeu, et cela a du sens!

Qu'en dis-tu Philippe? Comment combiner cela avec les "priorités institutionnelles" quotidiennes ;-) ?


GeorgesBataille
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