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Partie III - Perspectives et territoire
Le territoire et le régime de légitimité temporel Legitimité par impartialité: fournisseur d’identité comme les autresLes sites gouvernementaux et territoriaux ressemblent de plus en plus à des sites commerciaux, non seulement sur le plan de leur esthétique, mais aussi sur celui de leur relation à l’utilisateur. Tout commence en général par un identifiant et un mot de passe, avant d’entamer une interaction personnalisée, qui bizarrement, même dans le cas d’un site de service public, peut aussi être d’ordre marchand. Se pose alors aux sites gouvernementaux et territoriaux la même question que celle posée à tous les acteurs du Web, en particulier à ceux qui gèrent des données personnelles: c’est celle de l’" identité numérique". L’identité qu'ils délivrent et stockent dans leurs bases données est le préalable à l’établissement de toutes formes d’interaction et de cartographie sociale. Tous les grands acteurs de l'Internet sont devenus à un titre ou à un autre, ce que l’on appelle des « fournisseurs d’identité». Dans le régime de légitimité temporel de plus en plus évident aux yeux des internautes, l’Etat et les acteurs territoriaux deviennent à leurs tours des fournisseurs d’identité comme les autres. Face la démultiplication des identifiants (un par site où est enregistré chaque utilisateur), les acteurs du Web les plus avancés prennent peu à peu conscience faut imaginer d’autres modalités de gestion de l’identité, plus ouvertes, plus sécurisées, et surtout centrées et contrôlées par l’utilisateur. De multiples développements existent à ce sujet dont le plus en pointe est sans doute OpenID, un système Open Source adopté récemment par Yahoo, Wikipédia, Orange, Microsoft, etc. L’identité ayant partie liée avec le «code», sa centralisation qui pouvait paraître légitime dans les régimes de légitimité spatial et temporel, l'est de moins en moins dans celui de la perspective numérique naissante. Et c'est bien un système acentré que propose OpenID. S’ils veulent survivre, les centres de « réseaux sociaux» de type Facebook (60 millions d’utilisateurs début 2008), bien que capitalisant sur ces données d’identité, s’aperçoivent qu’ils vont être obligés de devenir interopérables avec les autres centres et surtout de redonner la main aux utilisateurs sur leurs propres données. C'est que l'on appelle le " réseau social portable" dont OpenID est l'un des éléments. Comme tous les fournisseurs d’identité, les Etats et les acteurs territoriaux subiront la même pression.
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